Akram Khan explore les origines de la danse indienne
Une nouvelle création présentée pour la première fois au Grand Théâtre de Provence à Aix, "Gigenis" met en scène le chorégraphe Akram Khan en collaboration avec des virtuoses de la danse et de la musique indienne. Une expérience sensorielle immersive.
Écrit par Philippe Noisette
Le Mahâbhârata est une source d'inspiration constante pour le chorégraphe et danseur anglo-bengali Akram Khan tout au long de sa carrière. Il a été introduit à cet épique indien à l'âge de 13 ans, lorsqu'il a été choisi pour jouer dans la mise en scène de Peter Brook. Plus tard, en tant que créateur, Khan a incorporé des éléments du Mahâbhârata dans ses propres pièces comme « Until the Lions ». Avec « Gigenis, the generation of the earth », il explore un nouveau aspect de cette relation. Pour Khan, c'est aussi une façon de renouer avec la danse traditionnelle indienne, qu'il a commencé à apprendre à sept ans avec le Kathak, une forme particulièrement virtuose du genre.
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Le ballet débute avec une scène calme et magnifique où une danseuse soliste (la superbe Kapila Venu) est mise en valeur par un faisceau de lumière. Akram Khan a choisi de mettre de côté les décors complexes pour un plateau épuré, avec des musiciens de chaque côté, une rampe lumineuse pour délimiter l'espace et un long banc. Nous assistons à un drame inspiré du Mahâbhârata : une mère, dont le mari est mort au combat, est confrontée à ses fils qui s'affrontent dans un monde en guerre. L'un cherche l'harmonie, l'autre le chaos. Conformément à la légende, les éléments se déchaînent et les conflits se heurtent.
L'énergie ressentie
Akram Kahn ne montre pas directement, mais suggère avec subtilité. Ici, les quatre mains unies évoquent la forme d'un oiseau, là les doigts se transforment en couronne posée sur un crâne. La fluidité des mouvements des bras est remarquable, tandis que les pieds frappent le sol avec une sensation continue. Les émotions de chaque interprète transparaissent, jusqu'à une conclusion presque guerrière dans la danse de groupe. Il est clair que "Gigenis" manque de rythme. Malgré le remplacement d'une interprète blessée à la veille de la première, cette œuvre dégage une véritable énergie ressentie. Le mérite en revient autant aux artistes qu'à la mise en scène.
Certains fans d'Akram Khan pourraient être surpris. La danse contemporaine est généralement mise à l'écart. "Gigenis" semble rendre hommage à la danse traditionnelle. Elle est théâtrale mais pas figée. Alors que l'Inde ne soutient pas suffisamment ce type de répertoire en mouvement, le projet d'Akram Khan est significatif. Il se produira de Londres à Paris, de Singapour à New York, afin de prolonger cette période estivale de la danse.
Gigenis, la génération de la terre
Spectacle de danse
Première mondiale de la création d'Akram Khan
Le 31 août, au Grand Théâtre de Provence à Aix-en-Provence.
À Paris, la pièce de théâtre sera présentée au Théâtre des Champs-Élysées du 11 au 14 janvier 2025.
Philippe Noisette
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