Dans sa chronique, Marc Lambron parle de la vision particulière de la gauche.
Mélenchon, qui se présente comme un rebelle, n'hésite pas à profiter des avantages matériels de l'État français. C'est pourquoi il semble intéressé par le poste de Premier ministre.
Écrit par Marc Lambron
Beaucoup de gens ont récemment affirmé que la gauche était de retour. Cependant, elle est également en train de partir. Après la disparition de Robert Badinter et de Roland Dumas à l'âge de 101 ans, Edgar Morin a fêté ses 103 ans le 8 juillet, marquant ainsi la fin d'une époque un peu dépassée. Il a été dit que François Mitterrand avait deux avocats, l'un pour le droit et l'autre pour les affaires louches. Cela m'a rappelé un dîner passé avec ce dernier. C'était un dimanche soir de décembre 1993, entouré d'amis du président de l'époque. Lorsque le président est arrivé, il était vêtu d'une chemise en jean bleu boutonnée jusqu'en haut, avec une veste en velours, se distinguant ainsi des hommes en cravate présents. Ce soir-là, le président, en évoquant son aversion pour Malraux, a parlé de son admiration pour Pierre Drieu La Rochelle, une figure du fascisme français. On peut dire qu'on est socialiste ou non.
Impressionné par le luxe d'un pouvoir aérien
Je n'ai rencontré Jean-Luc Mélenchon que par le biais d'hologrammes. Il a clairement montré son admiration pour François Mitterrand. Lors de la campagne présidentielle de 2017, le candidat de la gauche radicale a fait une erreur politique en racontant comment il avait été ébloui lors d'un voyage d'Etat avec Mitterrand à bord du Concorde en direction du Brésil. C'était risqué. Le choix d'un avion gaspilleur à l'image de Gaulle et Pompidou, non écologique, sa fascination pour un président controversé, et le fait d'être impressionné par le luxe d'un pouvoir aérien, tout cela était loin de correspondre à l'image de Manuel Bompard.
Il est vrai que Jean-Luc Mélenchon, surnommé Méluche, montre de l'intérêt pour des personnalités politiques nationales, même si elles sont de tendance politique opposée à la sienne. Jean d'Ormesson m'a raconté une rencontre à trois personnes dans sa résidence privée à Neuilly-sur-Seine. Autour de la table, il y avait Hélène Carrère d'Encausse, Jean-Luc Mélenchon et lui-même. Jean d'Ormesson a expliqué : "Ils ont discuté de leur admiration commune pour Vladimir Poutine." Comme Mélenchon devait retourner à Paris, Hélène Carrère d'Encausse lui a proposé de le ramener dans sa voiture de fonction, ce qu'il a accepté. Après l'avion présidentiel Concorde, voici le carrosse d'une tsarine. On peut comprendre pourquoi Mélenchon a tenté de devenir Premier ministre. Quand on est passionné par Trotski et la République, on peut penser que l'on mérite d'être hébergé dans un palais de l'Ancien Régime. Et quand on se considère comme Insoumis, avoir un chauffeur semble être approprié.
Marc Lambron
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