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Le droit de plonger : les exigences écologiques ne freineront pas la fièvre des piscines privées

La construction de piscines privées ne sera pas freinée malgré les préoccupations écologiques.

Écrit par Jean-Francis PÉCRESSE

Avec nos 3 millions de piscines privées, les Français sont les champions en Europe en ce qui concerne la natation et le barbotage. Cette tendance peut s'expliquer par des facteurs propres à notre société et à notre caractère, en plus des tendances générales observées dans les sociétés occidentales qui sont de plus en plus fans de la baignade. Ces aspects communs que nous partageons avec les Méditerranéens et les Américains sont assez bien connus.

Le premier élément important est sans aucun doute l'augmentation rapide du réchauffement climatique et la prolongation des journées ensoleillées pendant l'été, bien que cette année 2024 soit une exception à la règle. Le deuxième facteur qui a contribué au boom des piscines – si l'on peut dire – est leur démocratisation à grande échelle, permettant ainsi à des millions de foyers de la classe moyenne de réaliser leur rêve. C'est à ce moment-là que s'inscrit la fascination française pour la maison individuelle, symbole du bonheur personnel, où le jardin verdoyant était autrefois la norme et où aujourd'hui c'est la piscine rectangulaire qui prend le relais.

Depuis les années 1960, une tendance s'est formée avec des objets populaires tels que le barbecue et la table en rotin. Ces symboles de réussite accompagnent la tendance croissante vers l'individualisme et le retour à la famille qui existe depuis des décennies. Toutefois, le confinement lié au Covid a apporté une nouvelle dimension à cela : avoir une piscine aide à effacer la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle, entre travail et vacances. Un plongeon et c'est reparti pour le travail !

En ajoutant à cela la promotion d'un style de vie du sud – le soft power méditerranéen -, une touche d'érotisation présente depuis le film La Piscine, on réalise que la tendance ne va pas s'arrêter de sitôt. Les préoccupations écologiques ne pourront pas l'arrêter en tout cas. D'ailleurs, elles ne sont pas très fondées. Une piscine utilise deux fois moins d'eau par an qu'un robinet qui fuit. Nous pouvons donc profiter de la piscine en toute tranquillité d'esprit.

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