Ryan O'Neal (1941 – 2023). Conclusion de Love Story.
Le célèbre acteur californien est décédé à son domicile vendredi. Il sera toujours connu pour son rôle dans le remarquable mélodrame "Love Story" et l'immense fresque historique "Barry Lyndon"… et continuera d'éveiller la curiosité des magazines people américains.
Par moi, Adrien Gombeaud.
Ryan O'Neal est décédé le vendredi 8 novembre 2023. À l'âge de 82 ans, il laisse derrière lui l'un des plus grands films de tous les temps, ainsi qu'une poignée d'œuvres cultes, plusieurs productions oubliées et une pile d'articles rédigés par les pires ragots de Los Angeles. Cependant, peu importe l'importance de Ryan O'Neal dans l'histoire du cinéma, si vous avez tout juste passé la cinquantaine, il est fort probable que vous lui deviez la vie. En effet, il est possible que l'histoire de vos parents, et donc la vôtre, ait commencé devant le film "Love Story" en 1970.
Dans un monde agité par des débats houleux, déchiré par les inquiétudes de la guerre froide et terrifié par la menace de l'arme nucléaire, « Love Story » est arrivé comme une pause. Le film raconte l'histoire d'une rencontre entre un étudiant riche et une jeune fille pauvre sur un campus imaginaire. Son producteur, Robert Evans, l'avait conçu comme une stratégie de séduction infaillible, un mélodrame doux qui devait donner une envie furieuse d'être amoureux. Lui-même était alors épris de l'actrice principale, Ali Mac Graw. Toutes les stars avaient refusé son offre pour le rôle du bel Oliver car le scénario semblait trop niais. Evans s'était donc tourné vers Ryan O'Neal, un beau blond qui avait disparu des écrans de télévision.
Ryan O'Neal, né en 1941, est un acteur dont les parents sont tous deux des professionnels du cinéma. Il est devenu célèbre grâce à son rôle dans le soap-opéra "Peyton Place", où Mia Farrow a également commencé sa carrière. Son passage au grand écran s'est fait avec le film "Love Story", réalisé par Arthur Hiller avec un budget limité, mais qui a rapporté 50 millions de dollars et a sauvé la Paramount de la faillite. O'Neal est devenu l'une des stars les plus en vogue des années 1970. Il a travaillé avec Peter Bogdanovich sur trois films : "On s'fait la valise, Doc ?" (1972), "La barbe à papa" (1973) et "Nickelodeon" (1976). On l'a également vu, imperturbable, dans le excellent thriller de Walter Hill "Driver" en 1978. Cependant, son rôle le plus marquant des années 1970, celui qui devrait rester dans les mémoires du cinéma, reste "Barry Lyndon" de Stanley Kubrick, sorti en 1975.
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Dans ce film, Ryan O'Neal joue le rôle de Redmond Barry, un nouvel arrivant irlandais qui gravit les échelons de l'aristocratie anglaise au cours du XVIIIe siècle. Le choix de Kubrick pour ce rôle est encore sujet à débat aujourd'hui. Est-ce que Ryan O'Neal était sans expression parce qu'il manquait de talent, ou bien était-il délibérément créé par l'auteur de "2001" comme une statue de cire ? La réponse se trouve à l'écran. L'acteur a réussi à créer un personnage complexe, rempli de nuances, traversé par des émotions contenues d'ambition, de peur, de mépris et de rage. Cependant, le parcours de Ryan O'Neal, tout comme celui de sa partenaire Marisa Berenson, semble avoir été freiné par le poids de "Barry Lyndon". Comme s'il était destiné à être simplement un bel ornement dans la filmographie de Stanley Kubrick, aux yeux du public et d'Hollywood.
Après avoir joué dans "Barry Lyndon", Fawcett a accepté de tourner "Oliver's story", une suite inutile et méconnue de "Love Story", ce qui a malheureusement renforcé l'idée qu'il était une star. Pendant les trente années qui ont suivi, il a traversé le monde du cinéma sans attirer l'attention des grands réalisateurs. Le public s'est surtout intéressé à sa relation avec Farrah Fawcett, la célèbre actrice de "Drôles de dames" au corps sculpté grâce à l'aérobic. Sur les photos, ils ressemblent à une version réelle de Ken et Barbie. En privé, ils sombrent dans une spirale autodestructrice de drogues et d'alcool. Sa fille aînée Tatum, également actrice, a vu sa carrière détruite par les addictions. Avec Farrah, il a eu un fils, à qui il transmet le prénom et le fardeau de son plus grand rôle : Redmond.
En 2009, les autorités ont trouvé Ryan et Redmond O'Neal en train de partager des amphétamines chez eux à Malibu. Cela faisait quarante ans depuis son succès, mais il continuait à attirer l'attention des médias. Comme dans le film Barry Lyndon, Ryan O'Neal était de retour à son point de départ, étant maintenant un personnage d'un soap opera dans la vie réelle.
En 2015, le cinéma a finalement acheté les droits de son histoire. Il a dit au revoir une fois de plus, cette fois-ci filmé par un célèbre réalisateur, dans le film "Knight of cups" de Terrence Malick. Mais quand on a appris sa mort, on ne pouvait s'empêcher de penser à la fin de Barry Lyndon. "Ces personnages ont vécu et se sont disputés pendant le règne du roi George III ; qu'ils soient bons ou mauvais, beaux ou laids, riches ou pauvres, ils sont tous égaux maintenant".
Adrien Gombeaud est l'a
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