La célèbre région viticole de Châteauneuf-du-Pape souhaite augmenter la quantité de vins blancs qu'elle produit afin de satisfaire une demande en expansion, surtout en provenance d'Asie.
La région de Châteauneuf-du-Pape a de grandes ambitions pour ses vins blancs. Bien qu'ils ne représentent que 9% des 3 132 hectares de cette prestigieuse appellation du Rhône méridionale, il est prévu d'atteindre «au moins 20% de raisins blancs» d'ici une quinzaine d'années. C'est ce qu'a déclaré Michel Blanc, directeur de la Fédération des syndicats de producteurs, qui organise un séminaire interne sur ce sujet à la mi-décembre. Cette ambition audacieuse permettra de répondre à une demande qui dépasse actuellement l'offre et d'attirer de nouveaux amateurs.
Isabel Ferrando, qui dirige son propre domaine, affirme que les vins blancs sont appréciés par les femmes et qu'ils permettent d'explorer de nouveaux horizons culinaires, en particulier vers l'Asie. Grâce à leur combinaison de vivacité et de richesse, ils se marient bien avec la saveur umami présente dans les sauces soja ou les poissons fermentés.
« Des vins très appréciés »
Cette opinion est partagée par les Japonais et les Coréens qui se précipitent pour acheter ces bouteilles. Sur les sols bien drainés de Saint Préfert, cette viticultrice privilégie la clairette rose, associée à la roussanne, pour créer des vins qui sont à la fois intenses, avec une minéralité cristalline et qui ont la capacité de bien vieillir.
Le château de Nalys est célèbre pour ses vins blancs, qui représentent plus de 15% de sa production. Son propriétaire, Philippe Guigal, souhaite étendre la superficie du domaine à dix hectares en cultivant différents cépages. Parmi ceux-ci, il a choisi de planter du grenache gris, qui s'adapte bien aux conditions sèches et apporte de l'acidité. En février prochain, une parcelle de picardan, un cépage local rare et aromatique, sera également ajoutée. C'est ce qu'explique Ralph Garcin, le directeur du domaine.
C'est là que réside toute la puissance d'une appellation qui accorde aux viticulteurs une grande liberté en matière d'assemblage, leur permettant de s'adapter à leurs terroirs ainsi qu'aux changements climatiques et aux préférences changeantes des consommateurs. Il est même autorisé de co-fermenter des raisins rouges et blancs, une solution pour apporter de la tension et de la saveur aux vins rouges tout en servant de soupape en cas de difficultés à vendre les vins blancs. C'est vraiment un "cahier des opportunités", se réjouit Michel Blanc.
Léa Desportes
Comment s'adapter dans un environnement complexe ?
Nos vidéos
Un an avant sa réouverture, Notre-Dame de Paris récupère sa croix
Kim Jong-un implore les femmes nord-coréennes d'avoir plus d'enfants
Des centaines de conducteurs ukrainiens sont toujours bloqués à la frontière avec la Pologne
Cet avion militaire américain qui pourrait transformer la guerre
Les articles les plus lus
De la soupe de nouilles au porc pané : au Japon, manger est un art
Vins : Gonzague et Claire Lurton, l'agriculture biodynamique en couple
Nos meilleures adresses pour déguster un cordon-bleu
En vedette
Droit à des congés payés en cas d'arrêt maladie : comment le gouvernement veut atténuer le choc pour les entreprises
Taxation des dividendes : les banques obtiennent une victoire au Conseil d'État
Stellantis propose une augmentation de salaire d'un peu plus de 4 % à ses employés
Gastronomie & Vins
Ces dirigeants qui font face aux défis de la viticulture
Notre sélection de vins pour les fêtes
Notre sélection de champagnes pour les fêtes
Pratique
P
L'Ensemble
Tous les droits sont protégés – Les Echos en 2023.