La série culinaire "The Bear" ne fait pas dans la demi-mesure
La troisième saison de "The Bear" nous plonge dans l'univers perturbé de son chef Carmen, qui est maintenant le seul à diriger le restaurant dans le but d'obtenir une étoile au Michelin. Cette saison est à la fois puissante et intense, mais sa répétitivité voulue peut perturber.
Écrit par Léa Colombo
Avec une réalisation remarquable et un casting solide, «The Bear» revient en force pour une troisième saison. Chaque épisode est un pur régal à ne pas manquer. Après les événements chaotiques de la fin de la saison précédente où Carmy (Jeremy Allen White) s'est retrouvé enfermé dans le frigo toute la soirée, cette nouvelle saison reprend directement là où tout s'était arrêté, laissant le chef dans un état de choc et de remise en question.
En se basant fortement sur des retours en arrière, le premier épisode nous plonge davantage dans les années de formation de Carmy, à travers la Californie, New-York et Copenhague. Ces retours en arrière, répétitions et brefs moments d'impression ne font pas réellement progresser l'histoire, mais ils sont réinterprétés pour apporter de nouvelles subtilités à une histoire que l'on croyait déjà connaître.
Cependant, le but semble être de nous immerger dans l'esprit du chef, marqué par son passé familial difficile et la perte de son frère. Il est condamné à répéter les mêmes erreurs que ses prédécesseurs, incapable de se libérer d'une stagnation qui le consume. Malgré tout, il doit avancer, ne serait-ce que pour le bien de son restaurant. Espérons qu'il finira par se demander si la sandwicherie familiale de Chicago est destinée à devenir un établissement haut de gamme, dépourvu de son âme originelle et gentrifié.
Contrairement aux saisons précédentes qui semblaient monter en intensité de manière progressive, cette saison-ci semble figée dans une certaine stagnation qui pourrait désorienter le spectateur, voire le lasser. Carmy, qui avait essayé de laisser sa partenaire prendre les commandes, semble régresser en revenant à un objectif radical : obtenir une étoile à tout prix, en changeant de plats tous les jours. Cette approche peut sembler inconfortable pour certains, mais elle montre une harmonie entre le fond et la forme. Malgré quelques problèmes de rythme, certains épisodes semblent plus être des mises en bouche que des plats principaux.
Le cycle destructeur
En comparant Marcus (interprété par Lionel Boyce, qui apporte un souffle d'air frais dans cette série tendue), le chef pâtissier qui a perdu sa mère, et Carmen qui doit encore faire face à la perte de son frère, « The Bear » poursuit son analyse subtile du deuil et de ses impacts sur nos relations familiales, amoureuses, et professionnelles. Pour la première fois depuis le lancement de cette série récompensée, « The Bear » ose montrer une cuisine en désordre.
Cette cuisine qui ne fonctionne pas correctement n'est pas celle où Carmen est humiliée par son chef odieux à New York, ce n'est pas non plus celle de The Beef, le restaurant qu'il reprend dans la première saison et qui manque de tout. Cette cuisine dysfonctionnelle est en fait celle que Carmen crée et impose à ses proches. C'est le modèle toxique qu'il cherche à faire récompenser avant tout.
Lionel Boyce apparaît dans la série "The Bear" sur la plateforme
Cette nouvelle saison qui ramène le désordre des débuts marque également les débuts derrière la caméra d'Ayo Edebiri (qui joue le rôle de Sidney, merveilleuse mais souvent reléguée au second plan). Elle réalise le sixième épisode, unanimement considéré comme le meilleur de la saison, centré sur le personnage de Tina (interprété par Liza Colon-Zayas, remarquable) et son arrivée dans le restaurant. Une fois de plus, la série confirme que ses épisodes les plus réussis sont ceux qui se concentrent sur le cœur de l'intrigue : l'équipe qui maintient cette cuisine en fonction malgré tous les obstacles.
En raison du fait que les saisons trois et quatre ont été conçues comme un ensemble par Christopher Storer avant la grève à Hollywood, "The Bear" reste une série prestigieuse offrant des moments à la fois drôles et tragiques. Les apparitions des grands chefs à l'écran suscitent l'excitation. Chaque plat, sophistiqué, évoque des émotions et nous ravit. Cependant, comme dans tout menu, il peut parfois manquer de substance et nous laisser sur notre faim. Ainsi, nous devrons attendre avec impatience le prochain épisode en salivant d'avance.
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Nom: Léa Colombo
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