Dans la région du Gers, la famille Grassa a réussi à transformer un vin artisanal en un grand succès dans le domaine des vins blancs en France. Très apprécié des Anglais depuis longtemps, ce vin légèrement acidulé et peu alcoolisé est devenu populaire même au Japon. Les techniques de fabrication de ce vin à succès sont gardées secrètes.
Écrit par Anne-Charlotte de Langhe
Pour Maïté Grassa, se lever à 6 heures chaque matin est une habitude agréable plutôt qu'une corvée. Depuis de nombreuses années, été comme hiver, cette Gasconne discrète de 78 ans se rend à pied au vignoble familial, situé entre Auch et Mont-de-Marsan, en veste cirée et chapeau de feutre. Même si le domaine s'appelle Tariquet, elle le considère comme sa "maison". Après un court moment à contempler les vignes, elle se faufile entre les buis, les hortensias et les rosiers pour arriver devant la gentilhommière à deux tours. Avant 7h30, elle s'occupe de tout, allumant les lumières et fermant les volets jusqu'à la pierre jaune ancestrale. Ce rituel a une signification profonde pour elle : elle ne veut pas que les employés arrivent et voient les volets fermés. Peut-être veut-elle leur rappeler qu'ils sont un peu chez eux ici, ou peut-être veut-elle simplement montrer l'exemple en matière de travail.
L'engagement au travail de la famille Grassa, transmis de génération en génération, est un facteur clé de leur réussite commerciale. Ils sont maintenant considérés comme les principaux producteurs de vin en France. Leur marque, Tariquet, est devenue emblématique du Sud-Ouest et est exportée dans plus de 60 pays. Initialement appréciés lors de soirées étudiantes à Toulouse, ces vins sont maintenant populaires dans les bistrots d'Occitanie et ailleurs, offrant une qualité à un prix abordable. Les étrangers voient en eux un vin de qualité qui ne nécessite pas de longues années de maturation. Ce succès aurait certainement plu aux premiers croyants de ce domaine viticole, situé dans une région autrefois associée uniquement à l'armagnac et à d'Artagnan.
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