Présentation : l'art subtil de Luc Tuymans

Dans une rotonde du Louvre menant au département des peintures françaises du XVIIe siècle, le célèbre artiste belge a créé quatre grandes fresques. Ses œuvres captivent par leur mystère et leur fascination. L'art de la peinture est ici comparé à un crime parfait. Cependant, la fresque sera retirée en mai 2025.

Écrit par Philippe Chevilley

Le décompte a déjà commencé. Dans moins d'un an, cette fresque ne sera plus visible. L'événement se déroule au Louvre. Pensez à une œuvre d'art réalisée par l'un des artistes les plus en vogue de notre époque, destinée à disparaître. C'est le projet surprenant de Luc Tuymans (né en 1958) dans l'aile Richelieu, près des peintures françaises du XVIIe siècle, dans la rotonde Valentin de Boulogne.

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Le peintre belge utilise des images qu'il capture avec son téléphone ou trouve sur internet pour créer des œuvres d'art puissantes. Il crée des tableaux énigmatiques dans différents formats, mêlant figuration et abstraction. Ses œuvres captivantes interrogent le spectateur. L'objectif de Tuymans est de perturber brièvement les visiteurs du Louvre en les confrontant à une peinture d'une dimension différente, les amenant à se questionner sur la nature de son art.

L'artiste s'est inspiré d'une vidéo d'un peintre néo-zélandais sur Youtube pour créer trois des quatre murs de sa fresque temporaire. Il était fasciné par la façon dont le peintre nettoyait sa palette avec des gants et un tablier, trouvant cela presque violent et rappelant une scène de crime. La composition de la fresque inclut une main, une palette et des couleurs.

Chaque jour, en se rendant sur son lieu de travail, Tuymans observe une main particulière, celle peinte par Enguerrand Quarton vers 1455 pour "La piéta de Villeneuve-les-Avignon". L'artiste commente l'admirable réalisme de la main de Jésus, soulignant une longue cicatrice inhabituelle et des gouttes de sueur sur son corps. Tuymans adopte un ton humoristique et légèrement satirique. Il qualifie le Louvre de "lieu mégalomaniaque" et cite Georges Bataille en déclarant que depuis l'invention de la guillotine, cet endroit est devenu une institution publique.

Pour le quatrième mur de la fresque, l'artiste a décidé de réutiliser un tableau qu'il avait créé dans les années 1990 et qui représentait une tête de poupée vue de dos. Ce tableau a donné son titre, "L'orphelin", aux quatre compositions qui sont destinées à disparaître. L'artiste apprécie particulièrement l'aspect éphémère et vulnérable de cette œuvre. Il affirme qu'il aurait créé quelque chose de différent si elle avait été conçue pour rester. Il est déjà dommage de penser à la peinture qui recouvrira la fresque après le 26 mai 2025.

L'exposition "L'orphelin" de Luc Tuymans se tient actuellement au Musée du Louvre.

Le site web du Louvre est www.lou

Valable jusqu'au 26 mai 2025.

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