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De Jack l’Eventreur à Fidel Castro, 10 essais captivants sur l’Histoire et ses personnages

De Jack l'Eventreur à Fidel Castro, voici 10 livres captivants qui nous plongent dans l'histoire. Ces ouvrages traitent de divers sujets tels que Jack l'Eventreur, Fidel Castro, Jean Cau, Stefan Zweig, les femmes du Premier Empire, Virginia Woolf et le Bloomsbury Group, le duc d'Aumale et son château, Jaurès, Golda Meir à Rome et Edouard Daladier à Munich. Ces livres offrent une perspective enrichissante sur ces personnages et événements historiques.

Écrit par Henri Gibier, Pierre de Gasquet et Daniel Fortin

Peu de personnes controversées ont autant remis en question leur époque que Jean Cau : il était pourtant l'un des meilleurs représentants, avec talent et toujours de manière excessive. L'essai écrit par deux jeunes passionnés de littérature sera une révélation pour beaucoup. Découvrir est le plaisir que nous offre les dix livres sélectionnés ici. Si Jean Cau était, à bien des égards, excentrique, que dire de ceux qui, de l'autre côté de la Manche, ont fait de l'excentricité une spécialité britannique, comme décrit par Thierry Coudert ? L'ignorance de la Révolution face à la condition des femmes, les étranges pratiques culinaires des dictateurs, les secrets du château de Chantilly, les coulisses des accords de Munich, les relations complexes entre Israël et le Vatican, le duel surprenant entre le pacifiste Jean Jaurès et l'actualité surprenante du regard de Stefan Zweig sur l'Europe de l'entre-deux-guerres : autant de découvertes auxquelles nous mène cette balade de printemps à travers les essais. Sans oublier la résolution du cold case le plus célèbre de l'Histoire : celui de Jack l'Eventreur.

Une image du journaliste et écrivain Jean Cau, ainsi qu'une recherche artistique sur les indices laissés par Jack l'Eventreur.

Jean Cau était un écrivain provocateur et controversé. Son style d'écriture était souvent jugé incendiaire et polémique

L'atmosphère : « Vous ne respectez pas les femmes, n'est-ce pas ? » m'ont-ils demandé. « Non, je les apprécie » ai-je répondu avec confiance.

Il a débuté sa carrière à gauche en tant que secrétaire personnel de Jean-Paul Sartre, et a terminé sa vie en étant loué par l'extrême droite. Bien qu'un de ses romans, «La Pitié de Dieu», ait remporté le prix Goncourt et connu un grand succès, il est surtout connu pour ses pamphlets ironiques et acerbes qui n'ont pas eu beaucoup de succès commercial. Il a commencé sa carrière de journaliste à «L'Express» – dont il a ensuite critiqué le fondateur Jean-Jacques Servan-Schreiber -, en tant que grand reporter talentueux, avant de connaître le sommet de sa carrière à «Paris Match», où il a excellé dans un style d'écriture beaucoup plus léger et captivant.

Que l'on soit admiratif ou critique, la personnalité de Jean Cau est captivante. Reconnu pour ses talents d'écrivain exceptionnels – il suffit de lire son livre de portraits, "Croquis de mémoire", pour s'en rendre compte – cet homme originaire de l'Occitanie, passionné par l'Espagne et ses corridas, semblait privilégier le conflit plutôt que la cause, s'opposant régulièrement à Mai 1968, à la gauche au pouvoir, à l'Amérique malveillante, à l'égalité des sexes, à la décadence de la modernité… Son positionnement de choix à "Paris Match" – où il a créé le slogan "le poids des mots, le choc des photos" – lui a permis de fréquenter toutes les personnalités influentes des années 1970 et 1980, parmi lesquelles on compte des amitiés parfois tumultueuses avec Claude Lanzmann et Alain Delon.

Ce livre, rédigé par deux jeunes amoureux de la littérature nés après le décès de cet individu en 1993, nous apprend que cet homme, souvent impulsif et parfois confus entre sa liberté d'esprit et son autodestruction, était proche de la mère de Patrick Modiano. Ce dernier l'a ensuite transformé en l'un des protagonistes de sa pièce "Nos débuts dans la vie".

En dépit d'être un produit emblématique de son époque, ce personnage talentueux mais antipathique aurait probablement eu du mal à s'adapter à la nôtre, avec laquelle il est en conflit.

Le livre intitulé "Jean Cau, l'insoumis", écrit par Ludovic Marino et Louis Michaud, avec une préface de Franz-Olivier Giesbert, est publié aux éditions Gallimard. Il comporte 336 pages et est vendu au prix de 21,50 euros.

Jack l'Eventreur identifié

Catégorie: investigation artistique

Le contexte: Le 31 août 1888, sous la pluie, Walter Sickert observe discrètement par-dessus son épaule, habillé comme Jack l'Eventreur. Il remarque que les roues d'une charrette à bras se sont arrêtées derrière lui.

Spécialiste en art du XIXe siècle, Johann Naldi est passionné par la recherche de trésors artistiques oubliés dans les greniers de campagne, tels que des œuvres de Constable ou de Delacroix. Un jour, lors d'une vente aux enchères en ligne, il découvre avec excitation un tableau anonyme représentant un homme en pardessus tenant un parapluie. Convaincu peu à peu que le personnage sur le tableau est en réalité Jack l'Eventreur, célèbre tueur en série ayant commis cinq meurtres horribles de femmes à Londres en 1888.

En menant ses propres recherches, Johann Naldi trouve des similitudes avec la thèse de Patricia Cornwell, célèbre pour ses romans policiers à succès, selon laquelle le peintre Walter Sickert pourrait être le tueur en série. Utilisant toutes les avancées technologiques disponibles, Naldi analyse les œuvres d'art pour confirmer une autre de ses suppositions : il pense que Jacques-Emile Blanche, un célèbre portraitiste du début du XXe siècle et ami de Sickert, serait l'auteur de la mystérieuse toile.

Ce livre explore le processus de réflexion intérieure qui a renforcé la certitude de l'acheteur, ainsi que les nombreux rebondissements de son enquête exceptionnelle. Un élément étrange, une charrette aux roues rouges ressemblant au sang à côté de l'homme en manteau, le persuade qu'il a résolu l'une des affaires non résolues les plus célèbres de l'histoire. De magnifiques illustrations viennent enrichir l'expérience de lecture, un vrai régal pour l'esprit.

"Le seul portrait de Jack l'Eventreur", écrit par Johann Naldi et publié par les Editions de L'Observatoire, comporte 226 pages et est vendu au prix de 26 euros.

Une exploration de l'événement tragique du sommet de Munich, une étude sur la persistance de l'inégalité entre les sexes après la Révolution et une collection amusante de portraits d'Anglais originaux.

Munich en 1938 : une comédie tragique

Catégorie : tableau politique

Dans la foule des acteurs et des participants de Munich, qui tous semblaient malades et pâles, Benito Mussolini se démarquait par sa bonne santé et son teint bronzé.

Comment affronter les régimes totalitaires tout en évitant de compromettre ses valeurs ? Cette interrogation demeure essentielle. Il est crucial de tirer des enseignements des accords de Munich de 1938, où la Tchécoslovaquie a été sacrifiée au nom d'une paix hâtive. L'écrivain et ancien diplomate italien Maurizio Serra aborde brillamment ce sujet dans une œuvre impressionnante. Sans tomber dans la simplification, l'auteur de "Mystère Mussolini" (2021) reconstitue minutieusement la fresque captivante de cette période charnière en dressant des portraits vivants des acteurs principaux de cette grande supercherie : Hitler, Mussolini, Chamberlain, Daladier, Staline… Ou comment des négociations se transforment en une farce tragique.

La Grande-Bretagne, la France et l'Italie ne sortent pas grandies de leur comportement passif, cynique, de forfaiture et d'opportunisme sinistre. C'est toute l'Europe qui en pâtit à cause de leur démission généralisée. Le risque principal est que les démocraties perdent en force et en impact. On se souviendra des descriptions de Daladier comme un "taureau gaulois" et du petit père des peuples comme un "menhir soviétique".

Livre intitulé "Munich 1938: La quête impossible de la paix", écrit par Maurizio Serra. Publié par les Editions Perrin, il contient 389 pages et est vendu au

Les femmes, qui n'ont pas reçu l'attention de la Révolution

L'étude du genre : analyse des comportements sociaux

Différents types de moyens contraceptifs sont disponibles, notamment le préservatif masculin fabriqué à partir de baudruche (généralement taillé dans l'intestin de boeuf ou de mouton). Cependant, son utilisation reste principalement répandue dans les milieux libertins et la prostitution.

Chantal Prévot, qui se spécialise dans la vie quotidienne sous le Premier Empire, s'interroge sur un grand mystère: comment la Révolution, qui prônait l'égalité, a fini par maintenir l'idée d'une nature féminine inférieure à celle de l'homme et a abouti à un statut de la femme considérée comme le sexe faible dans le Code civil napoléonien.

Les premiers responsables sont les philosophes des Lumières qui remettent en question l'universalité de l'égalité lorsqu'il est question des femmes. Les médecins renforcent cette idée avec des arguments dépassés, comme le fait Pierre Roussel dans un traité de 1775 où il affirme que "la matrice contrôle la femme, influençant son humeur, sa pensée changeante, ses maux de tête, et donc ses faiblesses mentales, son manque d'intelligence, son incapacité de concentration, ses émotions trop vives et désordonnées".

Les femmes ne bénéficient pas de la même éducation que les hommes et ont peu de choix en ce qui concerne leur mari, souvent beaucoup plus âgé qu'elles, surtout dans les classes sociales aisées. Elles sont souvent abandonnées à l'âge de 40 ans car, selon les médecins, les hommes vieillissent de manière plus progressive tandis que les femmes semblent vieillir plus rapidement. Napoléon n'a pas amélioré la situation avec un Code civil qui favorise l'autorité et le patriarcat dans le mariage.

Cette excellente réalisation permet d'évaluer les progrès accomplis jusqu'à présent, mais aussi l'influence du passé sur certaines attitudes actuelles.

Le livre "Le Sexe contrôlé. Être une femme après la Révolution" écrit par Chantal Prévot est disponible aux Editions Passés/Composés. Ce livre de 380 pages est proposé au prix de 24 euros.

L'Angleterre est un lieu où l'on trouve beaucoup de personnes excentriques. Ce pays est comme une collection de portraits uniques.

L'atmosphère : "En plus de sa beauté unique, Diana (Cooper) avait un esprit très typiquement britannique. Un jour, elle s'est adressée à la reine en disant : 'Oh, je m'excuse, je ne vous avais pas reconnue sans votre couronne'".

Ce livre explore le trait de caractère préféré des Français chez les Anglais : leur excentricité. L'auteur, Thierry Coudert, est un expert de la société britannique. Il explique dans une introduction captivante que l'excentrique n'est ni un snob, ni un esthète, ni un dandy. Pour illustrer son propos, il présente plusieurs exemples de personnalités excentriques. Certains pratiquaient l'excentricité en groupe, comme le célèbre Bloomsbury Group, qui comprenait des personnalités telles que John Maynard Keynes, Bertrand Russell, Virginia Woolf et Roger Fry. Malgré leur mode de vie atypique, Thierry Coudert admet que cette bande d'excentriques était en réalité un groupe avant-gardiste et créatif, apportant de nouvelles idées.

Parfois, une famille ressent un fort désir de sortir des sentiers battus, comme les célèbres sœurs Mitford – dont deux étaient des partisanes passionnées d'Hitler – dont le père disait souvent: "Je suis normal, ma femme est normale, mais mes filles sont toutes plus excentriques les unes que les autres." De manière moins toxique, les trois Sitwell, tous poètes, ont suivi l'exemple des Mitford, notamment Sir George qui interdisait l'accès à sa propriété à toute personne en désaccord avec lui, "sous peine de perturber mes sucs gastriques et de me causer des insomnies."

Les familles Cunard, Duff Cooper, Nicolson et Maugham, ainsi que des personnalités telles que Churchill, Berners et Coward, étaient connues pour leurs relations particulières et parfois controversées. Rencontrer ces personnes promettait une expérience loin d'être ennuyeuse.

Livre intitulé "Anglais excentriques" écrit par Thierry Coudert, publié aux Editions Taillandier, d'une longueur de 336 pages et au prix de 22,50 euros.

Une découverte enrichissante du château de Chantilly et une exploration, à travers la gastronomie, de la vie privée des dictateurs.

L'histoire de Chantilly

Catégorie : visite de la famille royale

L'atmosphère : Ainsi, suite à un décès entouré de secrets et à un procès tout aussi mystérieux, le jeune duc d'Aumale, âgé de seulement huit ans, devient propriétaire du domaine de Chantilly au début des années 1830.

L'histoire du château de Chantilly est étroitement liée à l'histoire de la monarchie française depuis le XIVe siècle. À l'origine, il a été construit par Pierre d'Orgemont, le chancelier qui a lancé d'importants travaux en 1386 à l'âge de 70 ans. Anne de Montmorency a également contribué à magnifier le domaine, mais a trouvé la mort sur le champ de bataille à l'âge de 75 ans pendant la deuxième guerre de Religion. Henri IV aurait souhaité faire du château son palais, mais sa mort prématurée a maintenu le domaine aux mains de la dynastie Montmorency.

Un autre roi, Louis XIII, a choisi Chantilly comme sa résidence préférée avant que le Grand Condé ne la prenne en main et lui donne une nouvelle allure. Louis XIV a également utilisé Chantilly comme lieu de divertissement royal, organisant des fêtes somptueuses pour célébrer la réconciliation entre le Roi Soleil et le Grand Condé. C'est lors de l'une de ces fêtes que François Vatel, le maître de bouche, s'est suicidé car les poissons prévus pour le repas du vendredi de carême n'étaient pas arrivés. Sous le règne de Louis XV, les Grandes Ecuries ont été construites, devenant un chef-d'œuvre architectural.

Durant la Révolution, Chantilly a été pillé et transformé en hôpital militaire. Plus tard, Napoléon l'a offert à sa belle-sœur Hortense de Beauharnais. Après la chute du Second Empire, le duc d'Aumale a redonné vie à ce lieu. Ce livre exhaustif est un excellent guide pour découvrir ce site, dont la beauté paisible cache une histoire tumultueuse, pleine de secrets et de mystères.

Livre: "Les mystères cachés de Chantilly. L'histoire de France à travers les âges", écrit par Emmanuel Maury. Publié par les Editions Perrin, ce livre de 416 pages est vendu à 25 euros.

Le pouvoir autoritaire dans le domaine culinaire

Le thème : portraits qui mettent en appétit

On m'a posé plusieurs fois la question de savoir si j'avais préparé de la viande humaine pour Amin Dada. Mais non, cela ne s'est jamais produit.

Fidel Castro adorait manger du poisson à la mangue, un plat préparé par son cuisinier Erasmo. Ce dernier le suivait partout pendant la révolution cubaine. Aujourd'hui, Erasmo possède encore un restaurant, le « Mama Ines », situé dans la vieille ville de La Havane. Il se rappelle des moments passés avec El Commandante, qui, après des années de lutte, prenait ses repas à des heures inhabituelles. Il se souvient également de Che Guevara, et de ses crises de colère que seule sa passion pour les haricots de la même couleur pouvait calmer.

Otonde Odera se souvient parfaitement de ses années passées à travailler pour le président ougandais Idi Amin Dada. Il se rappelle particulièrement du plat de chèvre qu'il lui a préparé le jour de son coup d'État, alors que tout le personnel pensait être exécuté pour avoir servi le chef précédent. De son côté, Abu Ali aime montrer une photo de lui aux côtés de Saddam Hussein, prise après un bon déjeuner en Irak. Ces hommes, ainsi que d'autres témoins de ce livre original, ont été les chefs cuisiniers de dictateurs. Ils étaient souvent les plus proches et les plus fidèles. Leurs histoires sont uniques. Nous entrons dans les coulisses de l'Histoire.

Livre: "Les secrets de l'alimentation des dictateurs", écrit par Witold Szablowski. Publié par les éditions Noir sur Blanc. 272 pages, prix de 23 euros.

L'histoire d'un événement important dans les relations entre Israël et le Vatican, une perspective surprenante du pacifiste Jean Jaurès, et une collection de textes de Stefan Zweig toujours pertinente.

Golda Meir visite le Vatican

Catégorie: les coulisses de la diplomatie

Contexte: Zamir informe Golda Meir qu'il y a un risque d'attentat pendant son voyage à Rome. La Première ministre répond en disant que leur priorité est d'éviter l'attaque, car Israël ne peut pas se permettre d'être arrêté par une menace.

Avant de se spécialiser dans le journalisme politique, Michaël Darmon a travaillé deux fois en tant que correspondant à Jérusalem. Son intérêt pour l'histoire l'a conduit à s'intéresser à un événement clé des relations souvent tendues entre Israël et le Vatican : la rencontre entre la Première ministre israélienne Golda Meir et le pape Pie VI au Vatican le 16 janvier 1973.

L'auteur commence par situer cette visite dans un contexte particulier, après les quatre années de mandat de Golda Meir, surnommée la grand-mère de fer de Tel Aviv, pendant lesquelles Israël a renforcé sa puissance militaire et a connu des changements importants sur le plan social et économique. Le principal sujet du livre est le récit inédit des coulisses de ce voyage, durant lequel l'organisation terroriste Septembre noir, traquée par le Mossad suite à l'attaque mortelle contre des athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich, projetait d'assassiner Golda Meir en abattant son avion près de Rome à l'aide de missiles.

Malgré l'échec de l'attentat, la rencontre n'a pas abouti à des résultats concrets, notamment la reconnaissance attendue de l'Etat d'Israël par le Vatican. L'auteur utilise cet événement comme point culminant pour analyser les relations entre Israël et le Vatican depuis l'après-guerre jusqu'à nos jours. C'est grâce à une lettre apostolique de Jean-Paul II, treize ans après la visite de Golda Meir, que les relations entre Tel Aviv et le Saint-Siège ont commencé à se réchauffer. Cependant, il a fallu encore six ans avant que le pape reconnaisse officiellement l'Etat d'Israël le 16 avril 1992. L'ouvrage, qui se termine sur le massacre du 7 octobre 2024, est rempli de révélations sur l'actualité de l'époque.

"Le Pape et la Matriarche: Les coulisses des échanges entre Israël et le Vatican", un livre écrit par Michaël Darmon et publié par les Editions Passés/Composés. Ce livre de 230 pages est disponible au prix de 19 euros.

Jaurès en tant que figure héroïque

Le sujet: étude psychologique d'une personnalité remarquable

Le narrateur reçoit régulièrement des lettres offensantes et ressent une montée de dégoût. Il se sent attaqué et méprisé, et décide de mettre fin à cette situation en prenant une mesure qui peut sembler absurde mais qui est pour lui indispensable.

Jean Jaurès, connu pour son opposition à la peine de mort et son engagement pacifiste, a participé à un duel au pistolet le 6 décembre 1904 à Hendaye contre Paul Déroulède, un de ses opposants politiques nationaliste. Frédéric Potier, expert à la Fondation Jean-Jaurès, a décidé de revenir sur cet événement méconnu de la vie de ce leader socialiste pour nous permettre de comprendre ses réflexions sur la politique, la laïcité, les fondements philosophiques du socialisme et le sens de la vie qui le préoccupaient à l'époque. Même si ce duel n'a eu aucune conséquence grave pour les deux hommes, il était significatif pour Jaurès, car il mettait sa vie en danger.

L'écrivain a décidé de suivre le chef du socialisme français dans le train qui le conduit de Paris à Saint-Sébastien, où Déroulède s'était exilé en Espagne après une tentative ratée de coup d'Etat. Pour éviter de compromettre les relations entre la France et l'Espagne, le duel a été organisé à Hendaye, devant plus de 500 personnes. Le motif de l'affrontement est révélateur de l'époque : Déroulède avait insulté Jaurès pour avoir défendu un professeur agrégé de seconde à Condorcet qui avait suggéré devant ses élèves que Jeanne d'Arc aurait pu être victime d'hallucinations plutôt que d'être porteuse d'un message divin.

Ce court livre est rempli de moments capturés, nous plongeant dans le wagon-restaurant en compagnie de Jaurès et de ses compagnons, ou à côté de Déroulède, et nous emmenant parfois dans une discussion intéressante entre le militant socialiste et l'écrivain Pierre Loti à l'« Hôtel Continental » de Saint-Sébastien. C'est une leçon charmante d'histoire à petite échelle qui apporte une lumière intéressante sur l'histoire plus large.

"Jaurès en combat", écrit par Frédéric Potier. Publié par la Fondation Jean Jaurès aux Editions Le Bord de l'Eau, ce livre de 150 pages est disponible pour 14 euros.

Stefan Zweig pendant l'entre-deux guerres

Catégorie: articles sur la période

L'atmosphère actuelle est marquée par la fermeture des frontières et l'activité constante des usines en Europe pour produire des armes de destruction massive malgré les avancées culturelles et technologiques réalisées au cours des vingt derniers siècles.

La republication des nombreux écrits de Stefan Zweig, rédigés à une époque antérieure à son suicide et qu'il appelait "le monde d'hier", se poursuit avec le livre intitulé "Mélancolie de l'Europe". Cette initiative est louable, et il est appréciable de voir la sélection des textes qui résonnent particulièrement en cette période où beaucoup d'entre nous craignent que les années 1930 du XXIe siècle ne ressemblent de près à celles du XXe siècle.

L'auteur met en avant le manque d'engagement patriotique en Autriche, qui était dilué dans l'empire austro-hongrois, et souligne la difficulté actuelle de promouvoir un sentiment patriotique européen au sein de l'Union. En visitant l'exposition universelle de Bruxelles, il remet en question l'obsession technologique de son époque, ce qui nous invite à réfléchir sur notre propre société. Ses réflexions datant de 1919, après la Première Guerre mondiale, mettent en garde contre le retour possible des conflits en Europe, en soulignant notre aveuglement face aux menaces venant de la Russie de Poutine. En 1925, il alerte sur l'uniformisation du monde, tout en défendant la culture comme moteur de l'Europe. Il affirme lors du congrès de Rome en 1932 que l'éducation permettra de combattre le nationalisme et appelle les Européens à retrouver leur rayonnement spirituel en abandonnant toute arrogance envers le reste du monde.

Le dernier texte de ce recueil, issu d'une conférence donnée en 1939, juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale, plaide en faveur d'une approche de l'histoire mettant en avant le progrès de l'humanité. Il met l'accent sur ce qui se passe dans les laboratoires et les centres culturels, et qui pourrait véritablement changer la vie intérieure et extérieure des générations futures, plutôt que de se focaliser uniquement sur les victoires et les défaites des guerres entre nos peuples.

"La tristesse de l'Europe", écrit par Stefan Zweig. Publié par Feux Croisés, une collection des éditions Plon. Ce livre contient 260 pages et est disponible pour 20 euros.

Les noms des personnes sont Daniel Fortin, Pierre de Gasquet et Henri Gibier

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