Située dans le Gers, la famille Grassa a réussi à transformer un vin artisanal en un succès commercial dans le domaine des vins blancs. Très apprécié des Anglais depuis longtemps, ce vin légèrement acidulé et peu alcoolisé est devenu populaire même au Japon. Les détails sur la fabrication de ce vin à succès sont gardés secrets.
Écrit par Anne-Charlotte de Langhe
Pour Maïté Grassa, se lever à 6 heures chaque matin est devenu une habitude agréable, plus qu'une obligation. Peu importe la saison, elle prend son temps pour se rendre à pied de sa maison au domaine familial, un vignoble situé dans le désert gersois entre Auch et Mont-de-Marsan. Même si le domaine s'appelle Tariquet, elle le considère plus comme une maison qu'un château. Chaque matin, elle s'occupe de préparer les lieux avant l'arrivée des employés, en allumant les lumières et en ouvrant les volets sur les vieilles pierres jaunes de la gentilhommière. Ce rituel a pour elle une grande importance, non seulement pour montrer l'exemple aux autres, mais aussi pour rappeler à tous qu'ils sont un peu chez eux sur ce domaine.
L'engagement au travail transmis de génération en génération chez les Grassa a contribué au succès commercial de la famille, les plaçant aujourd'hui comme les principaux propriétaires-récoltants en France. La ténacité, le dévouement, l'audace et la patience ont été nécessaires en grande quantité pour faire de Tariquet une marque emblématique du Sud-Ouest, maintenant présente dans plus de 60 pays à travers le monde. De simples soirées étudiantes à Toulouse ont permis à ces vins de devenir les chouchous des bistrots en Occitanie et ailleurs, offrant une ivresse douce à un prix compétitif. Pour les étrangers, ces vins représentent l'idée qu'un bon vin peut être apprécié sans nécessairement devoir vieillir. Ce succès aurait sûrement ravi ceux qui ont été les premiers à croire en ce projet, dans une région de France traditionnellement associée à l'armagnac et à d'Artagnan.
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