Accueil Architecture Retrouver le frisson de Joan Baez et les enfants-fleurs en cet été dangereux

Retrouver le frisson de Joan Baez et les enfants-fleurs en cet été dangereux

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Dans sa chronique, Marc Lambron parle de Joan Baez et de sa relation avec les enfants-hippies. Cette figure emblématique des années 1960 incarnait l'espoir d'un avenir meilleur à travers ses engagements. Comment retrouver cette sensation de renouveau dans un été marqué par de nombreux dangers ?

Écrit par Marc Lambron

Au cinéma du Quartier Latin, j'ai assisté à la projection du documentaire I Am A Noise, qui raconte la vie de Joan Baez. La majorité des spectateurs, sur une centaine, étaient des personnes âgées aux cheveux blancs, semblables à des passagers d'un navire naviguant le long d'un archipel oublié. Le film met en lumière la vie tumultueuse de la militante au talent vocal exceptionnel, révélant les difficultés psychologiques liées à sa famille et en particulier à ses sœurs. Joan Baez, étant la dernière survivante de sa famille, se retrouve confrontée à son passé alors qu'elle prend sa retraite de la scène. Comment gérer le traumatisme d'une gloire précoce, qui s'est manifestée en 1963 aux côtés de figures telles que Martin Luther King et la lutte pour les droits civiques ? Comment faire face à l'abandon de Bob Dylan, qui fut une source d'inspiration majeure pour elle ? C'est un questionnement similaire à celui vécu par une autre icône des années 1960, Jean-Luc Godard, qui a passé des décennies à essayer de retrouver l'éclat de ses premiers films tels que À bout de souffle, Pierrot le Fou ou Le Mépris, sans jamais y parvenir.

Une amie m'a raconté avoir rencontré Joan Baez au début des années 1990 dans la salle d'attente d'un aéroport. Elles ont commencé à discuter et la chanteuse a exprimé son regret en disant que trouver de bonnes causes était difficile de nos jours. La recherche constante de combats pour rester engagé peut sembler un peu pathétique. Cependant, après avoir assisté à la projection de I Am The Noise, on quitte en admirant une femme vivant discrètement dans sa villa en Californie, ayant transformé ses expériences en une conscience profonde et atteint une élégance pleine de dignité et d'émotion.

Cela m'a fait réfléchir sur l'évolution de la pensée et des tendances à travers le temps. Selon le philosophe espagnol José Ortega y Gasset, notre identité est indissociable de notre environnement. Il est préférable de vivre pleinement dans le présent, en évitant les regrets. Cependant, il est important de rester conscient des hauts et des bas que l'on peut rencontrer au fil des années. Les années 1960 et 1970 ont été marquées par l'apogée de Joan Baez et semblaient pleines de promesses et de magie. Est-ce que l'époque actuelle offre le même enchantement ? On pense au titre de BB King, The Thrill is Gone, évoquant la disparition de l'excitation. Malgré tout, même si l'on se sent éloigné des possibilités, rien ne nous empêche de se réinventer, de devenir le chaman de notre propre vie et d'appeler le retour des moments magiques. C'est ce que je nous souhaite pour cet été incertain.

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