Vins : les artistes de Pavie Macquin
En l'espace de trente ans, Nicolas Thienpont et Stéphane Derenoncourt ont hissé ce prestigieux vignoble de Saint-Emilion, longtemps sous-estimé, vers le sommet de la reconnaissance.
Écrit par Jean-Francis Pécresse
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C'est ici, sur la côte de Pavie, au sud de Saint-Emilion, là où le sol calcaire se casse et forme des vignes en pente, que tout a commencé. Il y a exactement trente ans, la famille Corre-Macquin a pris un pari audacieux pour l'avenir de Pavie Macquin, un domaine viticole créé par leur ancêtre Albert, un expert en agriculture. Au lieu de confier la gestion à un expert en vinification, ils ont choisi quelqu'un qui comprenait vraiment l'essence du domaine.
Nicolas Thienpont, professeur de philosophie d'origine belge, s'est installé en Bordelais où il possède toujours le château Puygueraud. Sa seule réalisation notable jusqu'en 1994 était le développement de ce domaine. Plein d'empathie, cet homme au comportement diplomatique a choisi comme partenaire, pour la gestion de la vigne et du chai, un jeune homme du Nord, un peu rugueux, plutôt que de faire appel à un consultant établi. Ce dernier aurait peut-être pris une mauvaise direction si le hasard d'un emploi d'été ne l'avait pas mis en contact avec Maryse Barre, vigneronne à Fronsac et régisseuse de Pavie Macquin.
Deux hommes, l'un passionné par le jardinage et l'autre par la poésie, partagent une énergie commune basée sur la recherche de la qualité et la patience. Nicolas Thienpont et Stéphane Derenoncourt ont réussi à hisser le château Pavie Macquin, anciennement mal classé, au rang de premier grand cru classé de Saint-Émilion en 2006. Leur travail acharné leur a valu le surnom de "magiciens de Pavie Macquin".
Les magiciens gardent leurs connaissances secrètes, mais on sait qu'au fil des années, pendant les années 1990 difficiles et ensuite au début du nouveau siècle plus clément, ils ont continué à améliorer leur expertise dans le domaine de la viticulture et de la vinification, en plus de prendre soin de la santé des sols.
Ce lieu mystérieux et discret, hors de la vue de tous, dégage une énergie unique. Cette énergie, sublimée par les cabernets francs plus nombreux, se manifeste dans le millésime 2020, à la fois élancé et généreux, aérien et profond. Stéphane Derenoncourt explique qu'il s'agit de rendre le vin plus léger tout en renforçant sa densité. C'est comme si c'était accompli.
Le Château Pavie Macquin 2020, un premier grand cru classé de Saint-Émilion, est disponible à 116,83 € par bouteille (par six) sur le site millesima.fr.
Le nom de la personne est Jean-Francis Péc
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