Dans la chronique de Marc Lambron, il est question du tatouage, qui est désormais vu comme un style associé aux prisonniers. Chaque année, avec le retour du soleil, de nombreux tatouages sont exposés, allant bien au-delà de l'image traditionnelle du guitariste de hard rock, et ornant désormais la peau de la majorité des vacanciers.
Écrit par Marc Lambron
Dans cette chronique, nous allons parler du tatouage contemporain en rappelant quelques éléments historiques. Le tatouage remonte au néolithique, où nos ancêtres pratiquaient des tatouages rituels, et à l'Egypte ancienne, comme en témoignent certaines momies. Le mot "tatouage" est apparu au XVIIIe siècle, dérivé du mot polynésien "tatau" qui signifie "marquer, dessiner". Des explorateurs comme Cook ont contribué à populariser cette pratique, au point que le mot "tatouage" a été inclus dans le dictionnaire de l'Académie française dès 1798.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la scarification n'est pas une pratique réservée aux peuples anciens ou aux marins. Au XXe siècle, cette mode a été adoptée par des personnalités importantes telles que le tsar Nicolas II, le roi du Danemark Frédéric IX et Churchill. Même des énarques dirigeant des institutions culturelles à Paris étaient tatoués.
Symboles sauvages
Cependant, l'attention du public est principalement attirée par les tatouages des prisonniers des colonies pénitentiaires. En France, ces centres de détention forcée ont été établis par des décrets en 1862 et 1863, pour être finalement abolis en 1945. Les anciens bagnes maritimes de Brest, Rochefort ou Toulon, qui accueillaient des condamnés en fin de peine, ont été remplacés par les colonies pénitentiaires de Guyane ou de Nouvelle-Calédonie. C'est là que les prisonniers, condamnés à l'isolement permanent, ont choisi de couvrir leur corps de symboles ou de tatouages sauvages, exprimant ainsi leur désespoir et leur refus de se soumettre.
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Cependant, avec le retour du soleil chaque année, on peut observer de nombreux tatouages qui ne se limitent pas seulement aux rockeurs, car ils décorent aussi les personnes bronzées ordinaires. On peut voir un vampire mordre un cou, un faucon marquer une omoplate, voire même un bras entier recouvert de motifs mystérieux. Ces marques d'identité sont devenues une tendance répandue, donnant l'impression que chacun se transforme en prisonnier fictif ou évadé des geôles vietnamiennes de Poulo Condor. Il est possible que certaines personnes choisissent de se faire tatouer pour s'exprimer, comme une forme d'art corporel. Autrefois, la police utilisait ces tatouages comme moyen d'identification des criminels. On peut attribuer cette tendance carcérale à l'origine étymologique du mot "bagne", qui vient d'une prison de Livourne construite sur d'anciens bains publics romains. Ainsi, "Sea, sex and tattoo" pourrait être la devise des nouveaux adeptes du bronzage et des tatouages sur une plage mondialisée.
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