"Iphigénie" démarre le festival d'art lyrique d'Aix en Provence sans éclat
L'idée de présenter les deux opéras de Gluck sur Iphigénie dans une seule soirée était prometteuse, mais la mise en scène manquant d'énergie et la qualité vocale inégale ont laissé à désirer. Cela a donné un début peu remarquable au festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence.
Écrit par Philippe Venturini
Dmitri Tcherniakov semble manquer d'inspiration pour sa nouvelle production. Connu pour ses interprétations radicales, le metteur en scène n'a pas réussi à donner une nouvelle dimension à l'histoire d'Iphigénie. Cette fois-ci, il a opté pour un décor similaire à celui de ses précédentes mises en scène, avec une maison et un salon central entouré de chambres. L'histoire mythologique du sacrifice d'Iphigénie par son père Agamemnon pour apaiser la déesse Diane et permettre à la flotte grecque de partir en guerre contre Troie est ainsi transposée dans un cadre bourgeois, avec une esthétique démodée rappelant les romans-photos. Les costumes militaires et les rangers sont également de rigueur.
En 2009, le théâtre de La Monnaie a réussi à présenter ensemble deux opéras créés à Paris en 1774 et 1779, dans une mise en scène de Pierre Audi, qui est maintenant le directeur du festival d'Aix-en-Provence. Ce défi était déjà relevé avec succès, montrant la force de la production précédente. Il est clair que c'était un défi important à relever. Gluck, dans sa volonté de réformer l'opéra à la fin des années 1760, souhaitait le débarrasser de ses artifices et de ses ornements, en le modelant sur un modèle grec, préférant l'ionique au corinthien.
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