Bernardaud, une société basée à Limoges, a redonné vie à la porcelaine. Cette information est disponible uniquement pour les abonnés.
Alors que de nombreuses entreprises du secteur ont fermé en raison de la concurrence asiatique, cette entreprise de taille intermédiaire basée à Limoges depuis 1863 prospère comme jamais. Cela est en grande partie grâce à la cinquième génération de la famille fondatrice qui a apporté un vent de fraîcheur à l'entreprise. En collaborant avec de nombreux artistes et chefs renommés, tout en explorant de nouvelles utilisations, l'entreprise a su se démarquer.
Écrit par Nathalie Villard
Dans cet espace calme de l'atelier, règne un silence complet. Assis en face d'un vase bleu imposant, Fernand Pénichon utilise un pinceau pour appliquer une substance blanche appelée barbotine, en suivant un motif de fleurs. Cette technique, inventée au XIXe siècle, permet de créer des motifs en relief, parfois très petits. Cependant, il est crucial de ne pas commettre d'erreur car il est impossible de revenir en arrière. Cela demande donc une concentration absolue et beaucoup de patience. Ce maître dans l'art des décors sur porcelaine, avec quarante-sept années d'expérience, explique qu'il faut respecter un temps de séchage entre chaque couche. Il ne se vante pas d'être l'un des derniers à Limoges à posséder cette expertise. Après une première cuisson, il retracera les contours des motifs avec un bâtonnet en buis. Ensuite, la pièce sera plongée dans un bain d'émail avant d'être cuite à 1 280 °C. Fernand Pénichon se réjouit de redonner vie à des techniques ancestrales complexes.
Malgré le fait que ces essais demandent beaucoup de travail et ne garantissent pas leur commercialisation, la société Bernardaud, dirigée par Michel Bernardaud, continue de fonctionner de cette manière depuis plus d'un siècle et demi. Cela semble porter ses fruits, car cette manufacture de porcelaine de Limoges a réussi à survivre à la concurrence asiatique qui a mis en difficulté de nombreuses entreprises françaises dans les années 1990 avec des produits bon marché. Michel Bernardaud, défenseur du savoir-faire français, souligne les conséquences néfastes de la fast déco, tout aussi dévastatrices que celles de la fast fashion, notamment en ce qui concerne l'environnement et le social.
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