Danse : une interprétation audacieuse de l'opéra "Barbe-Bleue"
Une nouvelle version de l'opéra de Béla Bartok, considérée comme un chef-d'œuvre de Pina Bausch, est présentée de manière spectaculaire par le Ballet de l'Opéra de Paris. Une danseuse prometteuse, Koharu Yamamoto, y brille. A ne pas manquer au palais Garnier.
Écrit par Philippe Noisette
La collaboration unique entre l'Opéra de Paris et la chorégraphe allemande Pina Bausch a donné naissance à des productions mémorables, dont « Le Sacre du printemps » qui est devenu une pièce emblématique de la troupe depuis son entrée au répertoire en 1997. En 2005, « Orphée et Eurydice » a également été repris au palais Garnier, suivi de « Kontakthof » en 2022, bien que cette fois-ci sans la vision de Pina qui nous a quittés en 2009. La récente présentation de « Barbe-Bleue » a suscité des réactions mitigées du public, rappelant la réaction initiale des spectateurs à sa création à Wuppertal. Cette variation de l'opéra de Béla Bartok met en lumière la brutalité des relations humaines, capturée par la créatrice à travers la danse. Rien n'est confortable ici, même dans la partition jouée sur un magnétophone, stoppée et relancée de manière inattendue.
Inspirée de la légende de Barbe-Bleue et de ses femmes maltraitées, Pina Bausch met en scène un cycle implacable de violence renouvelée. Sur un sol couvert de feuilles mortes, entouré de hauts murs et de portes, les mouvements des danseurs se déroulent avec difficulté, entre portés vertigineux, corps renversés et désarticulés. Même en se retenant sur le bras de leur partenaire, la douleur reste présente. Les femmes semblent accrochées aux murs comme des trophées, tandis que les hommes exhibent leurs muscles de manière un peu ridicule.
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