En 2024 à Avignon, Tiziano Cruz, un artiste argentin, a captivé le public avec ses œuvres « Soliloquio » et « Wayqeycuna » au lycée Mistral. Ces deux pièces, qui racontent des histoires personnelles et abordent des thèmes politiques, ont touché profondément le public en mettant en lumière l'humanité présente en chacun.
Écrit par Callysta Croizer
Dans un monde où certains corps sont invisibilisés au profit de la suprématie blanche, quelle place occupe l'art du corps ? C'est la question que pose Tiziano Cruz avec ses performances "Soliloquio" et "Wayqeycuna", derniers volets d'une trilogie autobiographique présentée au Festival d'Avignon. Ces deux spectacles tirent leur puissance d'une critique acerbe du capitalisme corrompu et d'un profond désir de créer du lien communautaire à travers des gestes empreints d'humanité.
Lors de ses représentations de "Soliloquio", Tiziano Cruz invite les habitants locaux – musiciens gitans, amateurs de flamenco – à participer à une procession festive dans les rues, où les curieux se joignent au public. Avec ses vêtements colorés ornés de rubans, pompons, grelots et cordes tressées, cet artiste queer originaire du Jujuy, dans le nord de l'Argentine, dénonce dès le départ la manière dont le capitalisme opprime les peuples autochtones, évitant ainsi toute folklorisation. A l'entrée du Gymnase du lycée Mistral, il accueille individuellement chaque personne par une poignée de main ou une accolade, geste simple et chaleureux.
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