Alexandre Mazzia, chef renommé avec trois étoiles, sera responsable de la cuisine des athlètes aux Jeux Olympiques de Paris. Il évoque l'impact positif du sport collectif sur son éducation, partage sa joie de vivre et nous fait découvrir Marseille à travers son regard, ainsi que quelques spécialités culinaires de la région.
Écrit par Léa Colombo
Quelle a été la partie la plus excitante de la préparation de ces Jeux olympiques ?
Tout était pris en charge, depuis l'approvisionnement des produits jusqu'à la traçabilité, mais la création des recettes était un défi important. Pouvoir démontrer mes compétences techniques et gourmandes, acquises au fil des années, au service des athlètes, me remplit de fierté. Par exemple, en ce qui concerne les bouillons de légumes, ils ressemblent à des sauces riches en saveur, mais en réalité ce sont des jus réduits naturellement et légèrement montés à l'huile d'olive.
Est-ce que vous êtes toujours passionné(e) par le sport ?
À mon arrivée en France à l'âge de 15 ans en provenance d'Afrique, le basket m'a aidé à trouver un groupe de personnes avec qui je me sentais proche. La pratique de ce sport collectif m'a appris des leçons importantes sur la bienveillance, le fair-play et le partage. Même si j'essaie de rester actif en faisant du sport deux fois par semaine, en particulier en jouant au basket avec mon fils, je fais également en sorte d'appliquer cet esprit d'équipe et cette passion pour le travail collectif dans la gestion de mon restaurant.
Depuis quinze ans, vous vivez à Marseille. Est-ce que cette ville vous stimule et vous fascine ?
J'apprécie à Marseille sa belle luminosité, son architecture, et surtout sa proximité avec la mer. La mer a une grande influence sur moi, donc c'est essentiel qu'elle soit présente. Certains quartiers ont une grande importance pour moi, comme Noailles, où je trouve la culture d'Afrique du Nord et d'Afrique centrale grâce au marché. Dans le VIIIe arrondissement également, en se rendant à la Pointe Rouge ou aux Goudes, on peut découvrir un aspect différent de Marseille, qui m'est cher.
Alexandre Mazzia affirme qu'il ne peut pas rester sans rien faire, car il a toujours besoin de stimuler son esprit. C'est pourquoi il apprécie se rendre au musée pour se nourrir intellectuellement.
Avec qui voudriez-vous déjeuner en raison de sa personnalité ?
Pour moi, Nelson Mandela est une figure importante en raison de son impact sur le monde, notamment en tant que Congolais. Il serait intéressant d'entendre son point de vue sur les changements mondiaux. Mais lors de mon repas, je convierais également Jean d'Ormesson, Bernard Pivot, Maria Callas et Artus, qui sait me faire rire avec ses films. Entouré de personnes aimées et bienveillantes, je trouve essentiel d'avoir des conversations enrichissantes sur la vie et les autres.
Quelles sont vos activités de loisirs préfér
Je ne suis pas du genre à rester inactif. J'ai constamment besoin de stimuler mon esprit, c'est pourquoi j'apprécie visiter des musées. J'ai un grand intérêt pour des artistes tels que le Caravage, l'art contemporain et Kandinsky.
Vous préférez regarder des films ou lire des livres ?
Le cinéma est mon choix préféré. Ma femme, qui travaille dans une librairie, me parle des livres qu'elle lit chaque semaine, ce qui me convient parfaitement. Je n'ai pas eu le temps de regarder des films récemment, mais j'ai des favoris comme Le Grand Bleu que je regarde au moins deux fois pendant l'été avec ma fille. Je me identifie beaucoup à la relation entre Jacques Mayol et la mer et les dauphins. La Ligne verte de Frank Darabont est aussi un film que j'apprécie car son côté incompréhensible me touche.
Un endroit où vous pouvez déguster de délicieux plats ?
Chez Paul aux Goudes, le chef Gérard, âgé de plus de 70 ans, prépare des pizzas avec passion. D'un autre côté, chez David Toutain, on peut déguster une cuisine totalement différente de la mienne, à la fois franche et poétique, avec des plats comme l'association chou-fleur et chocolat blanc ou les churros au topinambour.
En ce moment, qu'est-ce qui vous rendrait le plus heureux ?
Jouer à La Bonne Paye en compagnie de mes enfants !
Interview réalisée par Léa Colombo
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