JO 2024 : notre sélection de 12 films sur le sport
En prévision des Jeux Olympiques de Paris, l'équipe de Les Echos Week-End a préparé une liste de nos films de sport préférés, classés par date de sortie. Qu'il s'agisse de boxe, de football, de tennis ou de natation, il y en a pour tous les amateurs de sport.
Écrit par Laura Berny et Adrien Gombeaud
Depuis longtemps, le cinéma s'est inspiré des athlètes et de leurs histoires souvent pleines de défis à surmonter pour atteindre le succès. Alors que les Jeux de Paris approchent, une ambiance olympique règne dans l'air. Pour vivre cette atmosphère depuis chez soi, voici une sélection de 12 films motivants.
En 1936, Leni Riefenstahl a reçu une offre du Reich pour filmer les Jeux Olympiques de Berlin avec des ressources illimitées. La célèbre réalisatrice du régime nazi a utilisé diverses techniques pour capturer les performances sportives sous tous les angles possibles. Le résultat final a été un film de propagande en deux parties qui a influencé la représentation du sport. Même si le régime nazi est tombé, l'influence du film de Riefenstahl sur l'imagerie sportive, notamment le relais de la flamme, perdure dans l'Olympisme.
Rocky (1976)
Même si on n'est pas un grand amateur de Sylvester Stallone et des films d'action, il est difficile de passer à côté de cette histoire emblématique du rêve américain : un Italo-américain modeste qui devient champion du monde de boxe et se bat ensuite avec détermination et courage pour conserver son titre et son honneur. Ce film, réalisé en seulement 28 jours avec un budget de 1 million de dollars, a engrangé plus de 225 millions de dollars au box-office et a remporté trois Oscars, dont celui du meilleur film.
Après cela, cinq autres films ont été réalisés – tous écrits par l'acteur qui est pour toujours lié à ce rôle, et qui a même réalisé quatre d'entre eux – suivis de la série des films « Apollo Creed ». Grâce aux films « Rocky », la boxe est devenue incontestablement le sport le plus adapté au cinéma aux États-Unis.
Avant même de réaliser son premier film intitulé "La victoire en chantant", Jean-Jacques Annaud a eu l'inspiration de créer un film sur le football en se basant sur le parcours d'En Avant Guingamp lors de la Coupe de France en 1973.
Basé sur un scénario de Francis Veber, qui a créé le personnage récurrent de Francis Perrin, le réalisateur met en scène Patrick Dewaere dans le rôle d'un joueur de football talentueux mais indiscipliné. Il est exclu de l'équipe pour un tacle jugé trop violent, rejeté par la ville et même emprisonné à tort pour un viol.
Cependant, suite à un accident de bus qui prive l'équipe d'un joueur clé, les gens influents de la ville décident de libérer un détenu pour aider à sauver le club de football. Ce club est dirigé par le plus grand industriel de la région, Jean Bouise. En marquant plusieurs buts, Perrin devient un héros local mettant en lumière l'hypocrisie des personnes influentes et l'inconstance des supporters. Ce film critique de manière marquée l'aspect commercial du football et ses dérives.
Sorti en 1980, "Raging Bull" est un film biographique sur la vie de Jake LaMotta, dirigé par Martin Scorsese et salué comme l'un des meilleurs films des années 80 par les critiques américains. Contrairement à "Rocky", qui était un personnage de fiction inspiré par Chuck Wepner, un boxeur qui a affronté Mohamed Ali en 1975, "Raging Bull" est un portrait fidèle de la vie tumultueuse de LaMotta. Le film est réalisé en noir et blanc pour renforcer son impact émotionnel.
Interprété par un Robert de Niro complètement transformé qui a pris 30 kilos en seulement quatre mois, on peut voir comment le personnage du "taureau du Bronx" est devenu une légende grâce à ses combats, notamment contre Sugar Ray Robinson et Marcel Cerdan, filmés avec une seule caméra placée à l'intérieur du ring. LaMotta a remporté le titre de champion du monde des poids moyens en 1949.
Le film Les Chariots de feu, sorti en 1981, raconte l'histoire de deux athlètes britanniques, l'un de religion juive (interprété par Ben Cross) et l'autre de religion protestante (Ian Richardson), qui aspirent à participer aux Jeux olympiques de 1924 à Paris. Ce film s'inspire de personnages réels : le premier, Harold Abrahams, a remporté la médaille d'or aux 100 mètres, tandis que le second, Eric Liddell, a refusé de participer à la course du dimanche mais a finalement pris part à la course de 400 mètres.
Dans ce film très personnel d'Hugh Hudson, qui a remporté quatre Oscars, dont celui du meilleur film et de la meilleure musique (Vangelis), une dimension presque mystique est ajoutée à l'histoire sportive. Cette dimension explore comment la foi religieuse peut être comparée à la détermination des athlètes.
Le film Rasta Rockett, sorti en 1993, raconte l'histoire improbable d'un groupe de coureurs jamaïcains qui décident de concourir dans l'épreuve de bobsleigh des Jeux olympiques d'hiver de Calgary. Réalisé par John Turtleaud, le film a connu un grand succès malgré l'absence de célébrités dans le casting. Drôle et émouvant, il est basé sur une histoire vraie. Bien que les membres de l'équipe réelle aient eu des personnalités moins excentriques que celles des personnages du film, la scène finale montrant leur arrivée sous les applaudissements est bien authentique. Même s'il n'y a pas eu de suite à ce film, l'équipe jamaïcaine de bobsleigh a participé aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014. Bien qu'ils aient terminé derniers, les Rasta Rockett ont toujours été acclamés par le public, en grande partie grâce au film qui avait conquis les cœurs.
Le film "Match Point" de 2005 ne se concentre pas uniquement sur le tennis, mais explore les nuances entre le bien et le mal, le crime et la légalité, la chance et l'intention. Woody Allen aborde ces thèmes avec habileté et finesse dans ce film.
Le personnage principal, interprété par Jonathan Rhys-Meyers, est un modeste professeur de tennis travaillant dans un club huppé, qui parvient à s'élever dans la haute société de Londres. Charmeur et ambitieux, il se fiance rapidement à la sœur séduisante de son ami fortuné, joué par Matthew Goode. Cependant, sa rencontre avec une jeune Américaine d'une beauté renversante, interprétée par Scarlett Johansson, va le plonger dans un dilemme déchirant.
Invictus (2009) est le deuxième film de Clint Eastwood présenté dans la sélection, mais il est moins réussi. Ce film met en avant le rugby, un sport rarement représenté au cinéma, et se déroule lors de la première Coupe du monde de rugby de l'Afrique du Sud après l'apartheid, sous la présidence de Nelson Mandela. Ce moment historique est marqué par le slogan « Une équipe, un pays », qui a rassemblé toute la nation derrière les Springboks, une équipe longtemps méprisée par la communauté noire sud-africaine.
Après avoir passé 27 ans en prison, Nelson Mandela, surnommé « Madiba », a partagé avec les membres de l'équipe le poème Invictus de William Ernest Henley, qui parle de la maîtrise de son propre destin. Malgré les prédictions des experts qui ne les donnaient pas favoris, les Springboks ont réussi à remporter la Coupe. Ce film peut sembler simpliste mais il reste important.
Le film "Jappeloup" raconte l'histoire d'un cheval exceptionnel et de son cavalier, Pierre Durand, interprété par Guillaume Canet. Ce bai brun de petite taille était un sauteur avec une détente incroyable et un caractère fort qui a marqué tous les passionnés de chevaux.
Il s'agit du cheval français le plus récent à avoir remporté une médaille d'or aux Jeux olympiques, à Séoul en 1988, en plus de ses succès en tant que champion d'Europe et de France. Le film raconte l'histoire d'un cavalier qui décide de retourner à la compétition après avoir pensé qu'il en avait fini avec les concours, et de sa rencontre avec un cheval exceptionnel. Le casting de qualité (Marina Hands, Daniel Auteuil, Jacques Higelin, Lou de Laâge) contribue à cette belle renaissance.
En 2011, le réalisateur Bennett Miller a raconté l'histoire de Billy Bean, le directeur des Athletics d'Oakland, dans le film "Le stratège". Bean a réussi à mener son équipe modeste au sommet du championnat de baseball malgré des ressources limitées. Trois ans plus tard, Miller revient avec "Foxcatcher", basé sur l'histoire vraie des frères Mark et Dave Schultz, champions olympiques de lutte. Mark rejoint une équipe privée financée par le milliardaire John E. Dupont, et la relation entre les trois hommes tourne au drame. "Foxcatcher" n'est pas seulement un film de sport, mais une œuvre sombre et profonde sur l'argent, les différences de classe et l'Amérique de l'ère Reagan. Depuis lors, Bennett Miller, un cinéaste talentueux de sa génération, est resté discret.
Le film "Le grand bain" sorti en 2018 est une comédie hilarante réalisée par Gilles Lellouche et mettant en scène un groupe d'acteurs talentueux. Sept hommes de différents âges et un peu perdus dans leur vie (Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Jean-Hugues Anglade, Benoît Poelvoorde, Philippe Katerine, Félix Moati, Alban Ivanov) retrouvent le goût de vivre en se préparant pour les championnats du monde de natation synchronisée. Il est à noter que la natation synchronisée est le seul sport encore exclusivement réservé aux femmes aux Jeux Olympiques, en plus de la gymnastique rythmique.
Deux entraîneurs vont rendre la vie difficile à ces personnes : l'une a un problème avec l'alcool (Virginie Efira) et l'autre est en fauteuil roulant (Leïla Bekhti). Applaudie à Cannes, cette comédie dynamique et entraînante plonge le public dans une ambiance joyeuse.
Olga, une gymnaste, s'entraîne à Kiev en 2013 pour les Jeux Olympiques pendant que sa mère, journaliste, est harcelée par les partisans de Viktor Ianoukovytch. L'implication d'Olga dans le sport limite les ambitions de sa mère. Ayant un passeport suisse grâce à son père, Olga peut s'exiler et changer de nationalité. Elle vivra ainsi loin de chez elle les événements de Maidan et le combat de ses amis pour la démocratie.
Dans un film élégant et bien structuré, Elie Grappe explore les liens entre les mouvements du corps et l'histoire européenne en utilisant le personnage d'Olga pour représenter tout un pays. Le film "Olga" a été publié le 17 novembre 2021. Cependant, le 24 février 2022, l'invasion russe en Ukraine a donné au film une signification encore plus profonde.
Laura Berny et Adrien Gombeaud ont écrit ce texte.
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