Annie Leibovitz, une figure majeure de la photographie, a été nommée académicienne dans la section photographie à l'Institut de France. Elle a reçu son épée des mains d'Anna Wintour, une icône de la mode. Pour Annie Leibovitz, le musée de la rue à Paris est son endroit préféré.
Écrit par Michèle Warnet
—
Maintenant que vous êtes membre de l'académie, comment percevez-vous cet honneur? Est-ce pour vous une source de joie et de satisfaction, ou plutôt une charge et une responsabilité supplémentaire?
C'est à la fois une obligation et un vrai bonheur de se trouver à Paris, où la photographie a pris racine et a une longue histoire. C'est incroyable de penser que je suis si près de l'endroit où Henri Cartier-Bresson a capturé sa célèbre photo du Pont-Neuf depuis le Pont des Arts en 1951. Cette image a marqué le début de mon exposition à Arles. J'ai une idée précise de l'endroit où il se tenait pour prendre cette photo.
Si Paris est considéré comme le lieu où la photographie a pris naissance, New York est la ville qui a contribué à la populariser et à la faire entrer dans les musées. En tant que photographe, est-ce que vous hésitez entre ces deux villes emblématiques ?
New York est l'inspiration principale de mon travail. C'est là que je trouve ma créativité. En réalité, je passe la plupart de mon temps sur la route, car je préfère prendre des photos des gens dans leur environnement naturel plutôt qu'en studio. C'est grâce à Susan Sontag que j'ai pu intégrer l'Académie à Paris. Nous avons acheté un appartement là-bas dans les années 1990. Susan m'a fait découvrir la culture française et son mode de vie, ce qui m'a permis de comprendre Paris à travers elle. Elle aimait venir y écrire, car à New York, il y avait toujours trop de distractions (rires).
Annie Leibovitz trouve que même après une journée de travail épuisante à Paris, elle peut être émerveillée par la beauté qui l'entoure.
Quelles sont vos préférences spécifiques en ce qui concerne Paris ?
La Seine est vraiment magnifique ! J'aime me promener le long des quais, en admirant le fleuve et en passant sous les ponts. C'est ce qui me fascine le plus. Rien que mes pas, les lumières, les ponts et le fleuve. C'est simple, mais je pense que la plupart des gens ressentent la même chose. Ici, même après une journée de travail épuisante, la beauté de l'endroit me touche toujours.
Est-ce que vous avez un musée que vous préférez à Paris ?
Habituellement, lorsque je suis ici, je préfère me promener car c'est comme visiter un musée en plein air. J'aime également me rendre aux Tuileries pour admirer les Nymphéas de Monet exposés au musée de l'Orangerie. Si j'avais un peu de temps libre en ce moment, c'est là que je me rendrais probablement. Étrangement, c'est la peinture que j'apprécie le plus. J'aime aussi l'histoire de l'Orangerie, un lieu qui a été abandonné pendant longtemps avant d'être restauré.
Est-ce que vous avez une petite habitude agréable à Paris pour vous faire plaisir ?
Bien sûr, je vais souvent au café Flore pour prendre un café au lait. Susan et moi avions l'habitude d'y aller pour le petit-déjeuner, tôt le matin, dès l'ouverture, quand il faisait encore sombre. Il y a un serveur qui travaille là-bas depuis longtemps. Il est toujours très gentil avec moi. En fait, cela me donne envie d'y retourner (rires). J'apprécie les petits plaisirs de la vie.
Avant votre inauguration à l'Académie des beaux-arts, comment vous vous sentez à l'approche de cet événement ?
Une des choses que j'apprécie en vieillissant est ma capacité à prendre les choses telles qu'elles viennent. J'ai toujours eu un intérêt pour l'histoire, la tradition et l'architecture, et ces trois éléments se retrouvent dans cette cérémonie. Cependant, je pense que j'aurai encore plus à dire après la journée.
À cet instant précis, quel est ce que vous désirez le plus ?
Je vais au café Flore pour m'installer un moment et commander un café au lait !
Interview réalisée par Michèle Warnet.
Découvrez nos nouvelles offres Premium dès maintenant !
Nos vidéos
Est-ce que la concurrence peut réduire les prix des billets de train de la SNCF ?
Est-ce que la maison individuelle a un avenir malgré la crise de l'immobilier et le changement climatique ?
Pourquoi les tarifs des péages autoroutiers augmentent-ils ? Et cette hausse n'est pas prête de s'arrêter.
Est-ce que la baisse de la natalité est réellement un problème ?
Les articles les plus consultés
Ne manquez pas ces 7 expositions de Venise à Paris ce printemps.
La Villa Médicis en pleine révolution de velours.
Un Don Quichotte revisité à la manière de Noureev.
En vedette
Les marchés mondiaux atteignent de nouveaux sommets en fin de trimestre malgré la spéculation.
Renault confirme la production en France de nouveaux véhicules utilitaires à Sandouville.
Tout ce qu'il faut savoir sur MaPrimeRénov' en 10 questions essentielles.
Livres & expositions
Annie Leibovitz partage sa préférence pour les musées de rue à Paris.
Cinq villas d'artistes de Rome à Kyoto qui connaissent un succès croissant.
La révolution de velours à la Villa Médicis.
Informations pratiques
P
L'équipe
Tous les droits sont protégés – Copyright Les Echos 2024