7 romans policiers pour égayer votre hiver

Pendant cette saison hivernale, vous pouvez voyager tout en restant confortablement au chaud grâce à ces nouveaux titres, principalement écrits par des auteurs étrangers. Ces livres nous emmènent de l'Islande à la Caroline en compagnie de grands écrivains du genre policier.

Par moi-même, Isabelle Lesniak

Dans cette sélection hivernale recommandée par Les Echos Week-End, il y a des choix variés pour tous les goûts. On retrouve un giallo italien avec une atmosphère aussi captivante que celle de Simenon, la suite de la saga Konrad écrite par le célèbre auteur islandais Arnaldur Indridason, un mystère chaleureux situé dans un célèbre hôtel londonien, et un polar rural espagnol qui rappelle un western décalé. De plus, pour les lecteurs qui apprécient de briser les codes d'un genre souvent dominé par les hommes, la talentueuse « louve du polar » Céline Denjean revient avec son inspectrice attachante et ménopausée qui fait face à des scènes de crime particulièrement choquantes.

Dans son dernier roman intitulé "Les parias", l'écrivain islandais Arnaldur Indridason met en scène Konrad, l'un de ses personnages récurrents. Après s'être aventuré dans un conte historique l'année précédente avec "Le Roi et l'horloger", Indridason revient à une enquête policière captivante avec Konrad. Le vieux détective, en retraite mais toujours obsédé par la vérité, se lance dans une investigation pour découvrir les mystères entourant la mort suspecte de son père, un criminel. Lorsqu'une veuve trouve dans les affaires de son défunt mari un vieux revolver ayant été utilisé lors d'un meurtre, Konrad se met à enquêter avec une passion qui irrite ses anciens collègues. En effet, son père possédait une arme similaire. Au fil des 320 pages de ce roman, nous pourrons peut-être enfin connaître l'identité du meurtrier de son père ainsi que les circonstances de sa mort.

Dans un paysage étranger de neige, de glace et de nuit, nous rencontrons Konrad, qui est plus désespéré que jamais. Il est obligé de faire face seul aux traumatismes de son passé et d'accepter la part sombre qui l'habite. En plus de nous présenter un anti-héros avec une moralité ambigüe, Indridason décrit la triste réalité des homosexuels en Islande dans les années 1960, où les personnes "différentes" devaient vivre cachées, éprouvant de la honte et gardant leur secret, de peur d'être dénoncées comme des criminels. C'est un roman noir subtil, qui aborde des questions sociales intéressantes.

Ce livre a été traduit de l'islandais par Eric Boury et publié par Métailié. Il contient 320 pages et est vendu au prix de 22,50 euros

Les lecteurs français ne sont peut-être pas encore familiers avec les personnages de Corso Bramard et Vincenzo Arcapiane, mais ils devraient l'être. Ces deux commissaires de Turin sont les protagonistes d'une trilogie piémontaise écrite par Davide Longo, une étoile montante du giallo italien. Corso Bramard, le héros du premier tome, est un personnage solitaire et introverti, qui a des tendances presque suicidaires lorsqu'il se retrouve en montagne. Il y a vingt ans, il était le plus jeune commissaire d'Italie et s'est distingué grâce à ses intuitions qui semblaient presque divinatoires. Cependant, sa vie a basculé lors de l'enlèvement et du meurtre de sa femme Michelle et de sa petite fille Martina par le tueur en série qu'il traquait.

Vivant dans une vieille maison délabrée dans les collines et travaillant en tant que professeur dans un lycée rural, il ne fait aucun effort pour se réintégrer dans la vie. Le meurtrier lui envoie un nouveau message, inspiré d'une chanson de Leonard Cohen, qui le prend par surprise. Bramard se remet alors en chasse, avec l'aide d'une jeune policière rebelle et perspicace, Isa. Une alliance improbable se forme entre ces deux personnalités différentes. Pendant qu'il savoure la lecture de « Les belles endormies » de Kawabata, elle est accro à « Millénium » de Stieg Larsson, attirée par le personnage de Lisbeth Salander auquel elle aimerait ressembler. C'est un polar captivant avec un langage sophistiqué et une atmosphère mystérieuse à souhait.

Ce livre a été traduit de l'italien par Marianne Faurobert et publié par les Editions du Masque. Il contient 288 pages et est vendu au prix de 21,90 euros.

D

De 1991 à 2015, un jeu télévisé appelé "Que le meilleur gagne" a été diffusé de temps en temps sur les chaînes françaises. Dans le dernier livre de Jorn Lier Horst, qui est le premier tome d'une trilogie co-écrite avec le journaliste d'investigation Thomas Enger, il est question de téléréalité et de célébrités télévisuelles. L'auteur norvégien laisse de côté son personnage habituel, l'officier Wisting de la brigade criminelle provinciale, pour introduire un nouvel enquêteur basé à Oslo, Alexander Blix. Divorcé et encore marqué par une affaire traumatisante de sa jeunesse où il a dû tuer un père qui menaçait sa famille, Blix travaille sur la disparition d'une star de l'athlétisme national tout en gardant un œil sur le programme de téléréalité auquel participe sa fille, similaire à Loft Story.

Lorsque la piste du tueur qu'il poursuit se rapproche des plateaux de télévision, ses intérêts personnels et professionnels se rejoignent. Avec l'aide d'Emma Ramm, une spécialiste des célébrités sur son blog, Blix s'efforce de découvrir qui se cache derrière les scènes macabres associées à une mystérieuse série de chiffres. Le temps presse, un compte à rebours inquiétant a commencé. Comme d'habitude dans les romans de Horst, la presse et la police collaborent et se manipulent mutuellement pour faire avancer une enquête remplie de fausses pistes et de changements de décor.

Ce livre a été traduit de la langue norvégienne par Marie-Caroline Aubert et fait partie de la série noire publiée par Gallimard. Il contient 512 pages et son prix est de 21 euros.

Do

La sagesse de l'idiot de Marto Pariente : le gentil, la sœur et le criminel

Toni et Vega Trinidad sont deux enfants qui ont été durement maltraités par la vie. Leur séjour à la Maison jaune, un endroit sombre pour les enfants, les a profondément marqués. Les années ont passé et le frère, qui semble un peu simplet, est maintenant le policier du petit village d'Ascunas, situé dans la campagne de Guadalajara. Quant à la sœur, elle est devenue alcoolique et se livre au trafic de drogue afin de rembourser les dettes laissées par son mari, qui la maltraitait sévèrement avant de disparaître mystérieusement.

L'histoire prend une tournure inattendue lorsque Vega décide de changer de vie et de dérober 20 kilogrammes de cocaïne à l'Apiculteur et à son gang. Le chef du gang envoie ses lieutenants, aux surnoms amusants (les McEnroe, la Mouette, Mes-Bottes), à la poursuite de la traîtresse. L'unité anti-drogue, qui était sur le point de finaliser une opération d'infiltration dans l'entourage de l'Apiculteur, se mêle également à cette affaire. Mario Pariente offre des portraits bien dépeints, des paysages réalistes et des situations comiques, dans un polar classique dans la lignée de la Série noire. Les péripéties du policier dont la phobie du sang complique sérieusement sa tâche – il s'évanouit dès qu'il commence à torturer un suspect ! – valent particulièrement le détour.

Ce livre, intitulé Série noire et traduit de l'espagnol par Sebastien Rutès, comporte 324 pages et est publié par les éditions Gallimard. Son prix est de 20 euros

Bienvenue à l'hôtel Savoy, intrigues à Wanderworth, de Prudence Emery et Rob Base : au service de sa Majesté

Un excellent choix pour les amateurs de mystère cosy : ce troisième tome de la série continue de captiver avec son charme londonien et une ambiance festive remplie de champagne et de whisky. Avec l'aide du journaliste et écrivain canadien Ron Base, Prudence Emery, ancienne attachée de presse de l'hôtel prestigieux Savoy, révèle les coulisses de cet établissement grâce à un personnage qui lui ressemble énormément : la rousse Priscilla Tempest. Elle est mise en valeur par le coiffeur de Jackie Kennedy et assure avec brio la communication du palace dans sa mini-robe Mary Quant. Cette fois-ci, elle se retrouve embarquée dans une affaire tragique et comique de conspiration ourdie par des cercles mondains néo-nazis, visant à renverser le gouvernement britannique et à mettre fin à la démocratie.

Entourée de princes italiens peu fiables et de gangsters américains dangereux, elle peut toujours compter sur l'aide de son amoureux éperdu du journal Evening Standard et d'un bel acteur d'Hollywood connu pour ses rôles de Tarzan et d'Hercule pour tenter de sauver l'Angleterre de la reine. De la Tamise aux somptueux manoirs du Buckinghamshire, nous sommes transportés en voiture Bentley ou en Morris Minor à la découverte de la haute société britannique, croisant des célébrités telles que Laurence Olivier dans des clubs élégants. Un moment agréable d'évasion…

Le livre a été traduit de l'anglais par Isabelle Troin et publié par La Martinière. Il compte 400 pages et est vendu au prix de 15,90 euros.

Dans le roman "Les ombres d'Oak Island" de Wiley Cash, l'histoire se déroule dans le comté de Brunswick, en Caroline du Nord, pendant les années 1980. Le shérif en place se présente à sa réélection et son principal objectif est de préserver son intégrité. Nous suivons également une famille qui fait face à de nombreux obstacles tels que le cancer et la perte d'un bébé. Les relations raciales sont également complexes dans cette région où le drapeau confédéré et les menaces du Ku Klux Klan sont encore présents. Ces ombres sombres obscurcissent l'horizon de l'Amérique à cette époque marquée par le Reaganisme.

À quelques jours d'une élection locale, il est prévu que le poste de shérif soit remporté par un promoteur immobilier raciste et corrompu. Pendant cette période, le fonctionnaire en poste, Winston Barnes, se retrouve impliqué dans une affaire troublante. Un avion, probablement utilisé pour le trafic de drogue, s'est écrasé près de chez lui en pleine nuit. Le corps d'un jeune homme noir, fils d'un vétéran de guerre et professeur respecté dans la communauté, est découvert sur les lieux. Cette situation risque d'exacerber les tensions raciales dans une société qui a du mal à affronter son passé et à gérer ses inégalités. Grâce à des personnages profondément sensibles et à une intrigue solide – avec une incroyable révélation finale – l'auteur primé Wiley Cash, dont c'est le troisième roman publié en France, s'impose comme l'un des nouveaux auteurs du Sud auxquels il faut prêter attention.

Ce livre a été traduit de l'américain par Jacques Colin et publié par les éditions du Seuil. Il s'intitule "Cadre noir" et compte 432 pages. Son prix de vente est de 22,50 euros.

Dans son roman "Châtiment", Céline Denjean remet en question l'idée selon laquelle le polar féminin serait forcément plus doux que le polar masculin. En suivant le même ton que son précédent ouvrage "Précipice", Denjean démontre une fois de plus sa capacité à explorer la cruauté humaine à travers cette histoire dérangeante qui dénonce les cercles conservateurs catholiques, qui ne sont pas aussi bienveillants qu'ils le prétendent. En tant que membre du collectif des Louves du polar, qui vise à promouvoir le polar féminin francophone, l'auteure toulousaine défie les normes d'un genre traditionnellement masculin en mettant en scène son enquêtrice attachante, Louise Caumont, qui est en pleine ménopause.

La gendarme de la brigade de recherches de Tarbes est confrontée à un tueur en série effrayant, surnommé le Thanatopracteur par les médias, qui agit de manière méthodique. Elle doit également faire face à la famille Bellegarde, une famille religieuse qui cache une réalité horrible derrière une apparence unie et engagée dans des actions sociales. Céline Denjean ne nous épargne aucun détail des abus et des pressions psychologiques imposés au sein d'un établissement catholique conservateur et d'une famille qui cache de nombreux secrets. L'enquête réserve des surprises jusqu'aux dernières pages.

Le livre "Michel Lafon" a une longueur de 400 pages et il est vendu au

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Isabelle Lesniak

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