Selon des informations, la Corée du Nord aurait réussi à placer en orbite un satellite espion de base. Les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon critiquent les avancées technologiques récentes de l'armée de Pyongyang. Cependant, le lancement de ce module ne présente que peu d'importance stratégique.
Par mes propres mots:
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Ce matin, la Corée du Nord a annoncé qu'elle avait réussi à placer un nouveau satellite espion en orbite pendant la nuit. Ce satellite est considéré comme un élément essentiel de la stratégie de dissuasion de la Corée du Nord contre les États-Unis et ses alliés.
D'après l'agence de presse KCNA, qui diffuse la propagande du gouvernement, la fusée nommée "Chollima-1" aurait décollé à 22h42 de la base de lancement de Sohae, située au nord du pays. Elle aurait ensuite placé le satellite de reconnaissance "Malligyong-1" sur l'orbite prévue par les ingénieurs de l'Agence nationale de la technologie aérospatiale, après 705 secondes. Le leader nord-coréen, Kim Jong-un, présent sur la base, a salué le succès du lancement et a annoncé que d'autres satellites similaires seraient déployés dans un futur proche.
Aujourd'hui, les agences de renseignement de la Corée du Sud et du Japon sont en train d'étudier les informations recueillies lors du vol afin de déterminer si le lancement a été un succès ou non. Plus tôt cette année, l'armée nord-coréenne a tenté à deux reprises de mettre en orbite un engin similaire, mais leurs fusées ont explosé peu de temps après le décollage.
Si la mise en orbite est réussie cette fois-ci, Pyongyang devra encore vérifier que son engin fonctionne correctement. La Corée du Nord a réussi à placer des satellites d'observation de la Terre en orbite en 2012 et en 2016, mais ces deux satellites ont rapidement cessé de fonctionner. Aujourd'hui, ils sont considérés comme "morts" par les experts qui doutent de la capacité du régime à utiliser des technologies très avancées. Lorsqu'ils ont récupéré les restes du satellite nord-coréen qui est tombé en mer après l'échec du lancement en mai dernier, les ingénieurs sud-coréens ont trouvé uniquement des composants et des capteurs rudimentaires, qui ne fournissent que des informations de base et des images de faible qualité.
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Selon les spécialistes, il est important de souligner que pour avoir des capacités de reconnaissance significatives, une armée doit déployer de nombreux satellites espions. En raison de la rotation constante de la Terre, un seul satellite en orbite basse ne repasse au-dessus d'une zone spécifique du globe que plusieurs jours après, ce qui le rend peu stratégique s'il est utilisé seul.
Les tirs effectués ce mercredi ont reçu de vives critiques de la part de Séoul, Tokyo et Washington. Ces pays expriment leur inquiétude quant aux avancées constantes de l'arsenal nord-coréen et accusent Pyongyang de violer régulièrement les résolutions de l'ONU. Ces résolutions interdisent en théorie à la Corée du Nord de développer des technologies liées aux missiles balistiques, mais ces interdictions sont régulièrement enfreintes.
En dépit des mises en garde et des sanctions internationales répétées, le pays a effectué plus de 20 essais d'armes depuis le début de l'année. Pyongyang a testé de nouveaux moteurs de missiles, un missile balistique intercontinental de dernière génération qui peut atteindre le continent américain, ainsi que des missiles de croisière lancés à partir d'un sous-marin.
Suite au tir de missile effectué ce mercredi, le gouvernement sud-coréen a exprimé sa profonde indignation et a décidé d'annuler partiellement l'accord militaire intercoréen signé en septembre 2018 avec le régime de Kim Jong-un. Cet accord avait été conclu dans le but de réchauffer les relations entre les deux nations. Selon le Premier ministre Han Duck-soo, cette mesure est essentielle pour la sécurité nationale de la Corée du Sud. En pratique, cela signifie que Séoul autorisera à nouveau son armée à effectuer des vols de reconnaissance dans la zone frontalière intercoréenne. Ces missions avaient été suspendues dans le cadre de l'accord de 2018.
Au cours des jours à venir, Séoul et Washington vont collaborer afin d'évaluer le degré d'assistance apportée par les ingénieurs russes à leurs homologues nord-coréens pour améliorer leur programme de lancement. Cette collaboration intervient dans le contexte du rapprochement récent entre Moscou et Pyongyang. Lors de la visite de Kim Jong-un en septembre, Vladimir Poutine avait exprimé sa volonté d'aider Pyongyang à développer de nouveaux satellites dans le cadre d'un projet plus vaste de coopération économique et militaire.
En échange de cette assistance, le gouvernement nord-coréen aurait convenu de livrer des armes aux forces russes déployées en Ukraine. Selon le professeur Jeffrey Lewis du Middlebury Institute, il est encore trop tôt pour affirmer que les Nord-Coréens ont pleinement bénéficié de l'aide que la Russie pourrait leur fournir. Il est possible que les Russes leur aient simplement donné quelques conseils, avance le chercheur.
Yann Rousseau, qui est correspondant à Tokyo,
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