Les séries incontournables en novembre

De l'histoire inspirante de "Sambre" à la chronique mélancolique de "Tout va bien", de la dernière saison de l'une des séries les plus acclamées ces dernières années, "The Crown", au thriller très réussi "Follow", le mois de novembre sera éblouissant sur les chaînes de télévision.

Rédigé par Laura Berny, Cecilia Delporte et Léa Colombo.

Même si les nouvelles ne sont pas positives en ce moment, les séries télévisées nous offriront de nombreuses occasions de nous évader en novembre. On pourra profiter d'un magnifique western, d'une chronique familiale à la fois douce et amère, de récits inspirants basés sur l'affaire du "violeur de la Sambre" et l'histoire de Jan Broberg aux États-Unis dans "A friend of the Family". On pourra également savourer la dernière saison de la série historique "The Crown", un thriller très réussi mettant en avant les réseaux sociaux, une comédie loufoque avec le retour de "Pamela Rose" et une brillante fable portée par Emma Stone. Il y en aura vraiment pour tous les goûts ce mois-ci.

Taylor Sheridan, un créateur de séries très productif chez Paramount, est de retour avec un nouveau projet inspiré d'une histoire vraie. Intitulée "Lawmen", cette série raconte l'histoire de Bass Reeves, qui fut le premier marshal noir des États-Unis. En plus de ses magnifiques paysages, la série offre un biopic captivant.

David Oyelowo, célèbre pour son rôle de Martin Luther King dans le film "Selma", incarne un tireur d'élite talentueux qui remet en question la pertinence du genre western et de ses héros. Ce personnage intègre et honnête, qui possède une connaissance approfondie des langues et des cultures amérindiennes, notamment celle de la tribu des Séminoles, est déterminé à faire respecter la justice, même si cela dérange certains. Ce programme divertissant, bien que comportant quelques clichés mélodramatiques, explore sans compromis le racisme, la cruauté de la nation et la véritable signification de la loi. Disponible sur Paramount + à partir du 5 novembre.

La sortie de « The Curse », une série comique créée par Nathan Fielder et Benny Safdie (connu pour « Uncut Gems »), marquera sans aucun doute le mois de novembre. La série met en vedette Emma Stone (connue pour ses rôles dans « La La Land » et « La Favorite »), qui fait son retour à la télévision. Stone joue le rôle d'une jeune mariée aux côtés de son mari, interprété par Fielder, alors qu'ils luttent pour fonder une famille. En plus de leurs défis personnels, le couple doit également gérer le tournage de leur propre émission de télé-réalité, qui se déroule au Nouveau-Mexique et vise à transformer des maisons en habitats plus écologiques.

Un spectacle appelé "Flipanthropy", dirigé par un réalisateur déterminé à exploiter le sensationnalisme, même si cela signifie enfreindre les règles de la décence. Cependant, ce couple qui semble être épanoui sera rapidement touché par une malédiction étrange qui perturbera leur vie quotidienne… avec humour et absurdité. À ne pas rater. Disponible sur Paramount + le 11 novembre.

Sambre

Comment un violeur, qui utilise toujours le même mode opératoire (attaques tôt le matin près de la rivière Sambre, en étouffant ses victimes avec une cordelette et en les menaçant d'un couteau opinel), a-t-il pu commettre une cinquantaine de viols, tentatives de viols et agressions sexuelles pendant quarante ans, sans que la police française puis belge ne trouve de pistes sérieuses ? C'est l'affaire effroyable de Dino Scala, connu sous le nom du "violeur de la Sambre", qui a finalement été condamné l'année dernière à 20 ans de prison. Le réalisateur Jean-Xavier de Lestrade s'est attaqué à cette affaire avec son talent habituel (connu pour "Le coupable idéal" et "Laetitia").

En se concentrant sur plusieurs cas de femmes dévastées par leurs agressions, traumatisées à jamais, ainsi que sur les efforts d'une juge pour mener l'enquête face à des policiers insensibles et incompétents, finalement contrôlée par une hiérarchie plus préoccupée par l'absence de scandale ou plus tard par une maire qui a cherché à protéger ses concitoyennes au détriment de sa réputation: cet hommage émouvant aux victimes et à celles qui ont tenté de les défendre dresse un portrait sans concessions d'une époque où les crimes sexuels n'étaient pas pris au sérieux. Tous les acteurs sont impressionnants, en particulier les actrices Alix Poisson (bouleversante), Pauline Parigot, Clémence Poésy et Noémie Lvovsky. Une mini-série à la fois instructive, désespérante et captivante. Diffusion sur France 2 le 13 novembre.

Un meurtre dans un lieu éloigné

Après avoir connu un grand succès avec "The OA", une série de science-fiction unique sur Netflix, le duo talentueux composé de Brit Marling et Zal Batmanglij revient enfin avec un thriller de haute qualité. Dans une ambiance mystérieuse, située dans un paysage islandais très cinématographique, des personnalités influentes du monde de la technologie et des affaires se réunissent dans un hôtel de luxe pour un séminaire exceptionnel qui aborde notamment le sujet de l'intelligence artificielle. L'événement se transforme rapidement en cauchemar lorsque l'un des invités est assassiné et que tout le monde devient un suspect potentiel.

Bien que l'intrigue de "Un Meurtre au bout du monde" puisse rappeler un peu le film à succès "Glass Onion" de Rian Johnson, qui mettait également en scène une confrontation entre des personnes riches et célèbres, cette œuvre se distingue par son élégance, sa bande-son et son écriture incroyablement habile. Dans cette histoire, l'enquête est à la fois une traque du meurtrier et une exploration fascinante de soi-même.

Emma Corrin montre son incroyable talent dans le rôle principal de Debby Hart, une hackeuse androgyne, écrivaine et fille d'un médecin légiste. Elle développe une obsession pour les femmes inconnues, appelées Jane Doe, et est dépassée par sa quête incessante de justice pour ces femmes abandonnées à la morgue. L'actrice incarne parfaitement ce personnage, alternant entre différentes époques, et nous offre en même temps une histoire d'amour très touchante. En plus de la performance captivante d'Emma Corrin, tout le reste de la distribution est également impliqué dans ce mystère. À ne pas manquer sur Disney+ à partir du 14 novembre.

Tout se passe bien

Pour son premier projet en tant que créatrice de série, Camille de Castelnau, qui a travaillé en tant que scénariste avec Eric Rochant sur le programme "Le Bureau des légendes", a décidé de traiter d'un sujet qui lui est personnel. Il s'agit de la maladie très rare dont souffre sa nièce, les longs mois d'attente avant la greffe de moelle osseuse, ainsi que les semaines d'angoisse pour savoir si cette greffe a été un succès ou non. Le récit met également en lumière les nombreux allers-retours à l'hôpital pour enfants Robert Debré, la présence de la mort et la manière dont chaque membre de la famille affronte cette épreuve.

Les personnages sont tous fictifs et chacun d'entre eux est attachant à sa manière. Il y a la mère (interprétée par Sara Giraudeau) qui trouve un moyen de s'évader de l'insupportable grâce à une relation adultère, la tante (jouée par Virginie Elfira) qui s'investit tellement dans son rôle qu'elle risque de mettre en danger son couple, l'oncle (interprété par Niels Schneider) qui s'effondre, et la grand-mère (incroyablement jouée par Nicole Garcia), la grande prêtresse du "tout va bien se passer", qui refuse de voir les aspects négatifs des choses. La série aurait pu tomber dans le mélodrame, mais elle l'évite habilement grâce à l'humour, à l'énergie et à la dignité des personnages qui ne sont pas des héros mais de simples êtres humains avec leurs défauts, leurs désirs et leurs peurs, le tout sublimé par la réalisation d'Eric Rochant qui utilise judicieusement les ellipses. Disponible sur Disney+ à partir du 15 novembre.

La sixième saison de The Crown

Netflix a décidé de garder les épisodes de cette sixième et dernière saison secrets en ne les révélant pas à la presse avant leur diffusion sur la plateforme. Cependant, ce qui se passe dans cette saison n'est pas un secret, car elle traitera des derniers moments de Diana (Elizabeth Debicki) et de la façon dont la famille royale, en particulier la reine (Imelda Staunton) et Charles (Dominic West), gère (ou non) sa relation avec Dodi Al-Fayed (Khalid Abdalla) et sa mort, dont les conséquences ont dépassé toutes les attentes.

Après la saison 5, qui a déjà suscité la controverse, l'histoire de la disparition de Diana – bien qu'elle ait déjà été racontée au cinéma par Stephen Frears dans « The Queen » – suscite à nouveau des critiques et des controverses. Le « Daily Mail » a déjà profité de l'évocation du fantôme de Diana qui apparaîtrait dans les derniers épisodes… Cependant, la série de Peter Morgan restera sans aucun doute dans les mémoires comme l'une des meilleures en termes d'ambition scénaristique, d'interprétation et de réalisation de ces dernières années. La première partie sera diffusée sur Netflix le 16 novembre.

La série "Pamela Rose"

Considérée comme un incontournable dans le monde des comédies françaises, "Mais qui a tué Pamela Rose?" est une parodie savoureuse de "Twin Peaks". Sorti en 2003, ce film dévoile un duo de policiers du FBI créé par Kad et Olivier lors de leurs débuts à la radio. Richard Bullit et Douglas Riper, maladroits au possible, sont chargés d'enquêter sur le meurtre d'une strip-teaseuse dans un hôtel. Après la sortie d'un deuxième film et d'une série audio, on retrouve désormais ces personnages bien-aimés dans une fiction en neuf épisodes réalisée par Ludovic Colbeau-Justin, qui est un véritable succès.

Dans cette nouvelle histoire, nos deux protagonistes se retrouvent confrontés à des disparitions de youtubeurs, bien qu'ils ne soient pas très familiers avec l'ère d'internet et les réseaux sociaux. De plus, ils vont être impliqués dans une situation policière regrettable, éveillant les soupçons d'une nouvelle adversaire du FBI. Les aventures hilarantes de "Pamela Rose" sont cette fois-ci agrémentées d'un casting exceptionnel comprenant Lionel Abelanski, Mélanie Doutey, Panayotis Pascot, Shirine Boutella, Mister V ainsi que Kad Merad et Olivier Baroux bien sûr. Diffusion sur Canal+ le 20 novembre.

Suivre

L'intrigue de ce thriller captivant se concentre sur un meurtrier qui utilise Internet pour manipuler les enquêteurs et semer de fausses pistes. Victoire d'Aboville, Sophie Dab et Florian Spitzer sont les créateurs de cette histoire palpitante. Léa, une jeune stagiaire en charge des réseaux sociaux à la préfecture de Paris, se retrouve impliquée dans une affaire où un tueur annonce ses intentions à l'avance. Représenter les réseaux sociaux à l'écran n'est pas une tâche facile, mais cette série, réalisée par le talentueux Louis Farge, réussit à leur donner une présence authentique tout en créant une atmosphère originale et un peu surréaliste grâce à l'utilisation de couleurs bleues et grises.

Il y a quelques imperfections dans la série "Follow", notamment le comportement parfois incompréhensible ou peu crédible du personnage de Léna, interprété par Marie Colomb, qui a été révélée dans "Laetitia". De plus, les policiers dirigés par la commissaire Agathe Ruffin, jouée par Marilyne Canto, passent la plupart de leur temps devant leurs écrans et ne font pas preuve d'une grande initiative. Cependant, la série parvient à susciter un certain attrait et maintient malgré tout le suspense. On ne peut pas se détacher de l'affaire, ce qui est caractéristique d'un bon thriller, d'ailleurs récompensé par le grand prix de la série de 52 minutes lors du dernier festival de la fiction de La Rochelle. Diffusion prévue sur 13è rue le 26 novembre.

Un ami de la famille

Cette série captivante, "Un ami de la famille", semble sortir tout droit d'un thriller hollywoodien bien construit, fictif à souhait. Cependant, ce qui rend cette série encore plus terrifiante, c'est qu'elle est basée sur un fait réel saisissant. Il s'agit de l'histoire vécue par la famille Broberg, une famille très religieuse, dont la fille Jan a été enlevée à plusieurs reprises par un proche, un voisin qui semblait être le gendre idéal mais qui s'est révélé être un prédateur.

Pendant de nombreuses années, il continuera à exploiter les vulnérabilités de la famille Broberg, en exerçant sur eux un pouvoir terrible, en utilisant sa perversité pour atteindre ses objectifs. Bien que la vraie Jan Broberg ait déjà témoigné dans le passé, dans le livre "Stolen Innocence: The Jan Broberg Story", elle a également contribué à la création de cette série qui réussit à susciter constamment un sentiment de malaise, de peur, d'effroi et d'incompréhension. Cette réussite est due à la réalisation, mais aussi au formidable casting comprenant Jake Lacy dans le rôle principal (connu pour "The Office", "The White Lotus"), Anna Paquin (connue pour "La Leçon de Piano", "True Blood") et Mckenna Grace (connue pour "Moi Tonya", "Captain Marvel"). La série est réalisée par Nick Antosca, spécialiste des anthologies criminelles. Elle sera diffusée sur OCS le 28 novembre.

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Laura Berny, Cécilia Delporte et Léa Colombo sont les auteures de ce texte.

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