Accueil Architecture Office français de la biodiversité : le bouc émissaire des agriculteurs, mais pour quel intérêt général ?

Office français de la biodiversité : le bouc émissaire des agriculteurs, mais pour quel intérêt général ?

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L'Office français de la biodiversité est souvent désigné comme responsable par les agriculteurs en colère, mais en réalité, cet organisme public a pour mission principale de faire respecter les lois environnementales dans l'intérêt de tous.

Écrit par Stefano Lupieri

Il est indéniable que ces derniers mois, l'Office français de la biodiversité (OFB) est critiqué par les principaux syndicats agricoles et leurs membres. Chargé de veiller au respect de la législation environnementale, il est perçu par de nombreux exploitants comme un excès de règlementation auquel ils se sentent soumis. Ils le rejettent massivement. Est-ce que cet organisme mérite une telle stigmatisation ? Dans leur récent livre "Polices de l'environnement sous contraintes" (Rue d'Ulm), Léo Magnin, Rémi Rouméas et Robin Basier, chercheur au CNRS, docteur en sociologie et agrégé en philosophie, contestent cette perception.

Seulement 1% des affaires pénales sont liées à l'environnement, selon les experts. Ils soulignent que les polices de l'environnement sont limitées par des contraintes qui les empêchent d'agir efficacement, malgré leur capacité coercitive. L'Office français de la biodiversité (OFB) ne dispose que de 1 700 agents pour surveiller les 641 000 km2 du territoire français. Par conséquent, les litiges environnementaux ne représentent qu'une infime partie des affaires pénales traitées par les tribunaux. Dans certains départements, moins de trente procédures sont instruites chaque année. Face à cette situation, le Sénat a lancé une mission d'information en mars pour évaluer l'action de l'OFB, en particulier sur son volet répressif. Les conclusions de cette mission devraient être rendues publiques en juin.

Il est important de veiller à ne pas rejeter totalement quelque chose de bénéfique à cause de quelques aspects négatifs. Les normes devraient être discutées et adaptées pour être plus efficaces et adaptées à chaque région, afin d'éviter qu'elles soient perçues comme des sanctions. Les agriculteurs qui les respectent devraient également recevoir des compensations. Il est essentiel de se rappeler que ces règlements sont en place dans l'intérêt général. Contrairement à d'autres campagnes de sensibilisation, la protection de l'environnement ne bénéficie pas actuellement d'un soutien suffisant. Pourtant, sa dégradation, notamment en cas de sécheresse, aura des conséquences sur la sécurité civile et sociale. Il est urgent de se demander si nous devons attendre que la santé humaine soit directement menacée pour prendre en compte l'environnement.

Stefano Lupieri

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