L'exposition "Metal" à la Philharmonie de Paris explore un genre musical puissant et intemporel, sous-titrée "Diabolicus in musica" en référence à un accord considéré comme démoniaque par l'église. Cette exposition propose une immersion en sept salles dans l'univers brûlant du metal en fusion.
Écrit par Christian Eudeline
L'exposition à la Philharmonie nous révèle l'origine du metal dès le début. On nous explique que cette forme de musique, parfois appelée la « musique du diable », trouve ses racines chez les Beatles. En effet, c'est avec leur morceau « Helter Skelter » de 1968 (présent sur l'album blanc) que le groupe a décidé de se lâcher complètement. John Lennon aurait même comparé ce morceau à un cri primal à la manière d'Arthur Janov.
Dans cette chanson, on peut entendre une grande violence exprimée par un groupe de rock avec des guitares très saturées et une voix presque brisée. On raconte que cette chanson serait une réponse à une chanson des Who, mais l'idée du désordre et du chaos pourrait également venir de Paul McCartney lui-même, qui voulait se démarquer de son image de compositeur de ballades.
Cela a marqué le début d'un style musical agressif et intense, qui a rapidement été adopté et développé par des groupes tels que Led Zeppelin, Deep Purple et Black Sabbath. Ces trois groupes sont considérés comme les précurseurs du genre, mettant en avant en particulier le dernier nommé.
En plus de sa capacité à créer du chaos et de la violence, il apporte également une fascination pour l'obscurité et le surnaturel. Black Sabbath, à l'origine un film d'horreur réalisé par Mario Bava, est devenu le nom d'un célèbre groupe de rock anglais.
Les passionnés et les intéressés pourront y passer beaucoup de temps à examiner attentivement chaque détail.
Au début de l'exposition, une sculpture de Rodin intitulée "L'éternelle idole" est présentée, ce qui peut être surprenant. Sa présence s'explique par la relation amicale entre le sculpteur et Aleister Crowley, maître de l'occulte. Black Sabbath, grand admirateur de ce dernier, a décidé de reproduire l'œuvre de Rodin pour la pochette de leur album "The Eternal Idol", après que Jimmy Page, le guitariste de Led Zeppelin, ait racheté son manoir, Boleskine House, quinze ans plus tôt. Le genre musical du metal est souvent associé aux forces obscures, comme s'il avait vendu son âme dans un pacte faustien pour obtenir un succès éternel.
Le heavy metal, également connu sous le nom de metal, est un genre artistique qui attire un grand nombre de personnes avant de trouver sa place dans les musées. Les passionnés de ce genre sont souvent fascinés par des thèmes sombres tels que la mort et le noir. Apparu il y a près de soixante ans, le metal n'a cessé de se développer, de devenir de plus en plus populaire et de se diviser en différentes branches, représentées par sept chapelles dans l'exposition. Ce chiffre est hautement symbolique, faisant référence aux sept archanges de l'Apocalypse, aux sept péchés capitaux ou aux sept jours de la création.
L'exposition comprend un grand nombre de tableaux et de peintures, un autel dédié à Lemmy, le bassiste hurlant de Motörhead, la guillotine utilisée par Alice Cooper sur scène, la moto de Niki Sixx de Mötley Crue et une impressionnante collection de masques portés par les membres de Slipknot et GWAR. De plus, il y a une maquette d'Alien de HR Ginger et une tapisserie de Druillet. Les fans et les curieux pourront passer des heures à admirer et étudier ces objets, y compris un mur impressionnant de pochettes de disques reprenant des œuvres de grands maîtres tels que Francisco de Goya, Gustave Doré et Eugène Delacroix.
De la même manière, le genre musical du métal cherche à se positionner dans une certaine esthétique traditionnelle et souhaite marquer les esprits, voire les choquer, à l'instar de nombreuses formes d'art. Cette approche évoque l'amitié entre Rodin et le sulfureux Aleister Crowley, ainsi que l'histoire de la "Diabolicus in musica" (sous-titre de l'exposition), qui désigne l'accord de quarte augmentée interdit par l'église au XVIe siècle en raison de son effet démoniaque sur les sens. Quatre siècles plus tard, Slayer a repris cette expression pour nommer l'un de ses albums.
À la fin de la visite, les visiteurs peuvent se plonger dans l'ambiance animée du Hellfest, un festival dédié au genre musical, au cœur d'un "pit" où les fans headbanguent en rythme. C'est une expérience inédite, une immersion dans la musique heavy metal.
Musique métallique. Diabolicus in musica
Présentation
Salle de concert de Paris
Site web de la Philharmonie de Paris.
Du 5 avril au 29 septembre
Christian Eudeline
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