Selon les prévisions, la Suède sera la seule économie de l'Union européenne à connaître une contraction en 2024. En raison de l'inflation, des taux d'intérêt élevés et d'un marché immobilier peu dynamique, l'économie suédoise ne devrait pas se redresser rapidement après une année 2023 déjà marquée par une croissance négative.

La situation économique en Suède montre des signes encourageants, mais le chemin vers la reprise s'avère plus difficile que prévu. Après une diminution de 0,5 % du produit intérieur brut en 2023, la croissance du pays devrait se situer à -0,2 % en 2024, d'après les estimations publiées mi-novembre par la Commission européenne.

La Suède se distingue parmi les Vingt-Sept, car les autres économies (Allemagne, Autriche, Hongrie, Estonie, République tchèque, Irlande, Lettonie, Lituanie, Luxembourg) prévoient toutes une reprise, tandis que la Suède connaîtra une légère augmentation de son PIB en 2025 (+1,3%).

Selon Ola Olsson, un professeur d'économie à l'Université de Gothenburg, la Suède n'a pas été aussi durement touchée que les autres pays par la pandémie. Il souligne qu'il faut prendre en compte les chiffres sur une période de cinq ou six dernières années, au cours desquelles l'économie suédoise s'est bien portée.

Cependant, les autres indicateurs ne sont pas encourageants. Le pourcentage de personnes sans emploi, qui s'élève à 7,6% en 2023, devrait augmenter d'environ un point l'année prochaine. Ainsi, la Scandinavie, qui était autrefois considérée comme un modèle, se retrouverait aux côtés de l'Espagne et de la Grèce en tant que pays ayant le plus grand nombre de demandeurs d'emploi au sein de l'Union européenne.

La dépréciation de la monnaie suédoise a un impact négatif sur les revenus des ménages, car elle rend les importations plus coûteuses. De plus, l'inflation et la hausse des taux d'intérêt ont considérablement affecté la consommation.

Les fluctuations des taux d'intérêt sont particulièrement préoccupantes pour les Suédois, car de nombreux d'entre eux ont contracté des prêts immobiliers à taux variables. Cette situation est d'autant plus préoccupante dans un pays où l'endettement des ménages et du secteur privé est déjà élevé.

Après plusieurs années de croissance constante, largement soutenue par les aides gouvernementales accordées aux acheteurs, le marché immobilier a connu une forte baisse. En conséquence, les promoteurs font actuellement face à de sérieux problèmes de financement.

Selon Ola Olsson, bien que les prix aient connu une baisse, il convient de noter qu'il y a eu une augmentation significative pendant la pandémie. Cependant, cela peut être considéré comme un ajustement positif pour les jeunes qui souhaitent acheter.

La situation difficile dans le secteur immobilier en Suède est illustrée par le groupe foncier Samhällsbyggnadsbolaget i Norden (SBB), qui est fortement endetté. SBB possède près de 2 000 propriétés dans le pays, comprenant des écoles, des maisons de retraite, des mairies et des commissariats. Plusieurs agences de notation ont dégradé la note de SBB en la classant dans la catégorie spéculative, également appelée « junk ».

En octobre, le nombre de faillites d'entreprises a atteint un record depuis 1999, date à laquelle les enregistrements ont commencé. Le secteur de la construction est particulièrement touché, en raison de la crise immobilière.

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Un signe positif a été donné par la banque centrale suédoise lorsqu'elle a décidé de ne pas augmenter ses taux une fois de plus, en prévoyant une baisse de l'inflation dans les mois à venir. Cela pourrait permettre à l'économie suédoise de respirer un peu enfin.

Selon Ola Olsson, nous avons connu une crise encore plus sévère dans les années 1990. Les exportations et l'industrie automobile se portent toujours bien. De plus, la dette publique est bien inférieure à celle de la plupart des autres pays européens.

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