Aurélien Pradié, député du département du Lot, publie un livre intitulé "Tenir bon" dans lequel il cherche à provoquer des remous au sein de Les Républicains (LR). Dans cet ouvrage, il revient sur son parcours politique et affirme clairement ses désaccords avec son parti. En ce qui concerne le projet de loi sur l'immigration, il demande que soit déposée une motion de censure si le gouvernement décide d'utiliser l'article 49.3.
Par Jacques Paugam
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Après son expérience personnelle, Aurélien Pradié, député LR du Lot, raconte son parcours dans son livre intitulé "Tenir bon" (éd. Bouquins). Il aborde différents sujets, de ses origines familiales à son engagement politique, en passant par l'épisode des retraites qui lui a valu une certaine notoriété médiatique à la fin de l'année dernière. Cependant, cela a également entraîné sa destitution de ses fonctions de vice-président exécutif de son propre parti. Depuis lors, il essaie de tracer son propre chemin à droite, parfois en opposition avec sa famille politique.
Le projet de loi sur l'immigration qui va bientôt être présenté à l'Assemblée nationale pourrait donner au député une nouvelle opportunité. Le député encourage son groupe à déposer une motion de censure sur ce sujet controversé si le gouvernement utilise l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte.
Dans les rangs des Républicains, on s'irrite du fait qu'Aurélien fait une fois de plus l'éloge de la radicalité. La position du président du parti, Eric Ciotti, de ne pas voter le texte tel quel, est déjà considérée comme intransigeante. Après avoir été considérablement durci, le projet de loi a été voté par la majorité de droite au Sénat. Un cadre des Républicains soupire en disant qu'Aurélien cherche désespérément à se faire remarquer en exploitant nos divisions. Il voit dans ce premier livre une affirmation d'ambition.
Ce livre est très personnel car il décrit le handicap de son père, qui est décédé aujourd'hui, comme étant la fin de son enfance en tant que "Lotois d'amour et de choix". Tout au long du livre, l'auteur essaie également de se justifier en expliquant que ses motivations sont bien différentes de celles qui lui sont reprochées, telles que le désir de se démarquer, d'être visible ou d'acquérir de la notoriété.
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Même s'il est en minorité au sein de son parti, Aurélien Pradié a réussi à convaincre 19 députés LR de le suivre lors du vote de la motion de censure sur les retraites. Certains au sein du parti le soupçonnent maintenant de vouloir faire la même chose sur l'immigration, en se positionnant plus à droite que LR. Cela va à l'encontre d'une certaine cohérence.
Un de ses collègues souligne que si Pradié était cohérent, il aurait adopté une position différente sur ce texte. Les personnes étrangères visées par l'article 3 sont celles qui exercent déjà des emplois souvent difficiles, ce qui est en accord avec l'engagement du député en faveur des classes populaires.
Dans son récit, Aurélien Pradié partage des anecdotes sur le monde politique, souvent peu flatteuses pour ses collègues. Le livre commence avec sa confrontation avec Eric Ciotti dans l'une des salles du Palais-Bourbon lors des retraites, qui aboutira plus tard à une altercation filmée dans l'hémicycle par les caméras de France 2. En guise de reconnaissance, Aurélien Pradié fait même un clin d'œil littéraire à la personne qui dirige Les Républicains, sans la nommer, en affirmant qu'elle lui a offert une plus grande liberté.
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Aurélien Pradié critique à la fois sa propre formation et Emmanuel Macron sans ménagement. Selon lui, le président joue tactiquement avec les aspects les moins développés de notre démocratie. Dès l'été dernier, il avait conseillé de ne pas participer aux "Rencontres de Saint-Denis", avant qu'Eric Ciotti ne décide finalement de ne pas y aller.
En ce qui concerne l'élection présidentielle, Aurélien Pradié décrit le profil idéal d'un chef de l'État, qui serait à la fois inspiré de Jacques Chirac et de Georges Pompidou. Ces références, bien qu'anciennes, ont longtemps irrité. À moins que l'on parie sur l'échec de LR.
Personne: Jacques Paugam
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