Sur le tourisme excessif : le combat instructif du Mont-Blanc. Contenu uniquement accessible aux abonnés. Contenu uniquement accessible aux abonnés.

Cette histoire raconte une dispute entre deux maires, l'un d'entre eux se vantant de protéger la montagne légendaire contre les prétendues ambitions commerciales de l'autre. Ce débat, très – trop – médiatisé, dissimule une autre vérité : dans la vallée, la lutte contre le risque de surtourisme a déjà débuté.

Par mes propres mots:

C'était l'été 2003 et la canicule causait des dommages considérables, atteignant des limites jamais atteintes auparavant. Jean-Marc Peillex décide de se rendre sur le dôme du Goûter, près du sommet du Mont-Blanc, pour évaluer les dégâts, sans se douter de ce qui l'attend. Une fois posé le pied à l'extérieur de l'hélicoptère Alouette de la sécurité civile qui l'a transporté à une altitude de 4 300 mètres, il est choqué par ce qu'il voit. Devant lui se trouve un manteau neigeux partiellement fondu, jauni par l'urine et jonché d'excréments humains. La réalité sinistre qui était jusqu'alors figée dans la glace a été révélée, comme si un immense congélateur avait été débranché. Derrière la neige immaculée que l'on trouve sur les cartes postales vendues aux touristes se cachait une réalité bien plus troublante. La sécheresse exceptionnelle de cette année, due à l'absence de pluie, n'a pas pu adoucir cette réalité.

Le maire de Saint-Gervais-les-Bains se lance alors dans une bataille qui durera vingt ans. Pendant ces deux décennies, il fera face au bruit et à la colère, aux ordonnances et aux amendes, aux déclarations provocatrices et aux communiqués de presse indignés, tous dans le but de réguler l'accès au Mont-Blanc afin de préserver sa pureté, la plus haute montagne d'Europe. Il souhaite également préserver les valeurs de l'alpinisme, car il est convaincu que certains veulent transformer ses sommets majestueux en simples produits de consommation. Le maire considère cette montagne comme "la sienne" – d'une manière étrange, sa commune en est partiellement propriétaire (voir encadré). Cette montagne est mondialement connue et mérite qu'on se batte pour elle.

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