Amir Reza Koohestani, un metteur en scène iranien, fait son retour au Théâtre de la Bastille avec sa nouvelle création intitulée "Blind Runner". Ce récit, raconté à travers trois voix et avec deux acteurs, propose une course vers la liberté remplie d'obstacles, le tout dans une mise en scène astucieuse. Après une absence de deux ans, Koohestani présente son dernier spectacle qui promet d'être un véritable parcours du combattant.
Par Callysta Croizer
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Sur la scène vide du Théâtre de la Bastille, un homme et une femme vêtus de tenues de sport se préparent en faisant des exercices d'échauffement. Bien qu'ils ne soient pas des athlètes professionnels, ils se préparent à affronter le plus grand défi de leur vie en courant un marathon. "Blind Runner" d'Amir Reza Koohestani, présenté dans le cadre du Festival d'automne, raconte l'histoire d'un couple et d'une femme qui font face à la violence de la société iranienne.
Dans cette histoire politique et émotionnelle, Ainaz Azarhoush joue deux rôles différents. D'abord, elle incarne une journaliste qui a été arrêtée pour son activisme. Ensuite, elle joue le rôle d'une jeune femme qui a perdu la vue lors d'une manifestation, après avoir été touchée par une balle dans les yeux. Cette dernière cherche à s'échapper vers le Royaume-Uni et s'entraîne avec le mari de la journaliste, Mohammad Reza Hosseinzadeh, qui est un marathonien déterminé à faire libérer sa femme. Ils s'entraînent ensemble afin de traverser rapidement le tunnel sous la Manche.
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Sur les tableaux de chaque côté de la scène, on peut lire en persan et en anglais la mention « basé sur une histoire vraie ». Cependant, seuls le mot « faits » reste affiché. Cette simplification de l'expression semble affecter chacune des paroles du couple qui se retrouve dans le parloir de la prison. Ils se parlent à voix basse par peur d'être interrompus. Leurs silences sont chargés de sens, mais la conversation apparemment anodine sur les toiles d'araignées laisse également entrevoir la menace pesante exercée par le régime autoritaire.
La pièce tire sa puissance d'une mise en scène astucieuse créée par Eric Soyer, où les murs invisibles sont effacés par les images vidéo projetées simultanément, réalisées par Yasi Moradi et Benjamin Krieg. Debout dans un carré de lumière blanche qui délimite le comptoir du parloir, le mari et la femme se font face, mais leurs visages, d'une gravité frappante, sont réunis en arrière-plan par deux gros plans juxtaposés. Et lorsque la débutante marathonienne et son mentor courent sur des lignes droites parallèles à l'écran, leurs corps en mouvement se superposent comme des illusions éphémères, transmettant des impressions sensibles.
Les histoires imbriquées des trois personnages se déroulent avec des dilemmes et des promesses jusqu'à la fin haletante. Alors que la journaliste reste emprisonnée, l'aveugle et son guide se lancent, mettant leur vie en danger, dans une traversée de la nuit qui se termine avec deux phares éblouissants et le bruit terrifiant d'un train qui fonce à toute vitesse. Entre courses parallèles et destins qui se croisent, "Blind Runner" franchit les frontières pour créer des espaces de liberté, obtenus avec beaucoup d'efforts.
Blind Runner est une pièce de théâtre écrite par Amir Reza Koohestani.
En langue persane, traduit en français par des surtitres.
Lieu: Théâtre de la Bastille, à Paris.
Voici le lien vers le site internet du Théâtre de la
Événement automnal
Jusqu'au 20 octobre, ensuite à La Condition Publique de Roubaix les 24 et 25 novembre, et enfin au Théâtre la Vignette de Montpellier du 28 au 30 novembre.
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